Le groupement pluridisciplinaire a été sélectionné à l’issue d’une procédure avec négociation d’un accord cadre de maîtrise d’œuvre urbaine en décembre 2023. L’EPA a apprécié la bonne compréhension de ses attendus en matière de stratégie urbaine, architecturale et paysagère, sur les trois sous-secteurs de la ZAC. Avec des identités marquées : le quartier Sembat au nord — espace résidentiel de maisons et d’échoppes historiques ; le secteur « IBA », espace industriel et artisanal au sud, où l’activité va demeurer ; et l’ouvrage d’art dit « l’estacade », une structure routière en surplomb de la Garonne.
Reconnecter un morceau de territoire
Composée de Germe&JAM (architecte mandataire), Bruel-Delmar (atelier de paysages), Alto Step (bureau d’études aménagement urbain, VRD et environnement), Atelier Nathalie Roussel (architecture et urbanisme), Atelier Ecologie urbaine - AEU (bureau d’études), ETC (mobilité), ISL (bureau d’ingénierie hydraulique), Alphaville (programmation), et Scène publique (concepteur lumière), la maîtrise d’œuvre urbaine devra reconnecter ce morceau de territoire au nouveau quartier de l’Ars au nord, au centre-ville de Bègles à l’ouest et au sud et enfin à la Garonne à l’est. « En plaçant le paysage au centre de son projet, le groupement suggère de réaliser une « couture » fine avec les tissus existants avoisinants, entre ville réurbanisée, village béglais et territoires limitrophes naturels. Ainsi, son offre propose comme premiers axes de travail deux identités fortes : d’une part la « Garonne métropolitaine » (reconquête des friches et des vides pour un maillage vert et un parc ouvert vers les berges…) et le « Village augmenté » qui fait le lien avec le tissu urbain existant (conservation de la qualité du quartier de pierres et d’échoppes tout en travaillant sur la notion de rue apaisée et végétalisée…) », précise l’EPA dans un communiqué.
Priorité donnée à la concertation
Avec un cahier des charges dense (préservation du patrimoine végétal, réduction des îlots de chaleur, dépollution, etc.) et des enjeux de mixité des formes urbaines (conservation des industries et de l’artisanat local, offre de logement diversifiée, mobilité, attractivité, etc.), le groupement consacrera les six prochains mois à l’émergence du plan-guide dans le cadre de la concertation réglementaire allant jusqu’au 30 juin 2024 avant d’engager les axes programmatiques, en concertation continue avec le territoire.
Un point sur lequel Valérie Lasek, directrice générale de l’EPA Bordeaux Euratlantique insistait en juin 2023, à l’évocation de sa feuille de route 2024 :« La prochaine décennie sera beaucoup plus concertée avec les habitants ; nous avons des réalisations sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour faire de la pédagogie. Il est nécessaire de leur expliquer comment leur cadre de vie est transformé et pour quelles raisons il l’est. (…) La lutte contre l’étalement urbain, le zéro artificialisation nette et la neutralité carbone en 2050 passeront par une intervention forte de la puissance publique : c’est notre rôle de crédibiliser le propos. » Le temps de concertation autour de cette ZAC avait d’ailleurs été prolongé de neuf mois pour « laisser le temps à l’expression du besoin, expliquait-elle alors. Nous souhaitons appeler de nouvelles contributions basées sur des études que nous réalisons et fournirons aux acteurs. » Un comité citoyen, un comité scientifique et l’encadrement de la concertation continue par la Commission nationale du débat public (CNDP) ont d’ailleurs vu le jour dans ce cadre-là. La préservation du patrimoine végétal, la réduction des îlots de chaleur, la dépollution, ainsi que la mixité des formes urbaines afin d’allier conservation des industries et de l’artisanat local, offre de logement diversifiée, mobilité, attractivité sont les enjeux auxquels aura également à répondre le groupement. La ZAC devrait être créée en début d’année prochaine et aménagée d’ici à 2035.
