Après avoir abrité un célèbre café-concert parisien, un cinéma Art déco, puis un multiplexe pornographique, La Scala aurait pu devenir le temple d'une secte. La ville de Paris ayant classé sa destination, un couple de mécènes a pu y installer une salle à la programmation plurielle, du théâtre à la danse en passant par la musique.
Sur une parcelle en profondeur, à l'arrière d'un immeuble des Grands Boulevards, passé les espaces superposés du hall et de la restauration, la salle se découvre dans son intégralité. Ses deux niveaux de balcons et ses 350 places en gradins télescopiques et sécables en plusieurs unités autorisent des configurations variées : en frontal, bi-, tri- et quadri-frontal. Le changement de disposition est rapide, grâce à une technologie par télécommande des modules. Avec un dernier rang à 14 m de distance de la scène, un monte-piano en arrière-scène et l'accès décor par le boulevard (fauteuils démontés), la surface de 15 x 25 m est intégralement recouverte d'un gril équipé de 32 perches, permettant d'alterner les programmes. Outre 210 panneaux acoustiques pivotants - en bois réverbérant d'un côté, en tissu absorbant de l'autre -, combinés à 90 haut-parleurs, le spectre acoustique peut passer de celui d'un studio d'enregistrement à celui d'une église. Enfin, du hall à la salle, les espaces sont peints en « bleu Scala », imaginé par le scénographe Richard Peduzzi.



