La Banque européenne d’investissement (BEI) vient d’inaugurer le bâtiment de 72 000 m2 qui agrandit son siège à Luxembourg. Sept bâtiments de onze niveaux (dont huit hors sol), reliés à leurs extrémités pour former un zigzag, sont abrités par une immense verrière cylindrique. Trois principes ont guidé l’architecte allemand Christoph Ingenhoven pour assurer le contrôle des températures en réduisant au minimum les consommations d’énergie : des jardins d’hiver et des atriums jouant le rôle d’amortisseurs thermiques, une ventilation naturelle très poussée et l’activation thermique de la structure de l’immeuble. Des mesures qui devraient contribuer à atteindre l’objectif d’une consommation d’énergie réduite à 71 kWh/m2.an.
La forme en zigzag du bâtiment permet de ménager trois jardins d’hiver au nord et trois atriums au sud. Les premiers, tournés vers la vallée boisée, ne sont ni chauffés ni rafraîchis. Jouant le rôle de tampons, ils réduisent l’écart entre la température extérieure et celle souhaitée dans les bureaux, limitant ainsi le recours au chauffage et à la climatisation. Par exemple, par - 5 °C dehors, les jardins d’hiveratteignent 12 °C sans chauffage.
Côté boulevard, au sud, les atriums sont chauffés à 18 °C l’hiver. Zones de passage et d’espaces communs, ils sont traversés par des passerelles et des ascenseurs. L’été, la température ne devrait pas y être supérieure à celle de l’extérieur, assure l’architecte, grâce à une ventilation de part en part du bâtiment.
Quant à l’activation thermique de la structure, elle consiste à intégrer, dans les planchers en béton, des canalisations d’eau froide à 18/19 °C qui régulent la température de l’immeuble.
Une moyenne de cinq cents personnes sur le chantier
Christoph Ingenhoven a voulu rendre l’usage de ce bâtiment le plus compréhensible possible. Ainsi, chacun peut ouvrir la fenêtre de son bureau et dispose d’un boîtier de commande individuel permettant d’actionner les stores, l’éclairage et le réglage de la température sur une plage de -3 °C/ 3 °C par rapport à la température de consigne générale de 21 °C. En l’absence d’occupant, le système de gestion technique centralisée assurant confort et sécurité incendie reprend les commandes.« Pas moins de 74 scénarios de GTC ont dû être testés avant la livraison du bâtiment », commente Gérard Bouvard, directeur du chantier pour Vinci Construction Grands Projets. Parmi les spécificités de ce chantier, il note que le clos-couvert n’a été assuré que très tard par la verrière, imposant ensuite l’intervention simultanée de nombreux corps d’état. « En mai 2007, soit un an avant la livraison, il n’existait que les planchers béton et les poteaux, se souvient-il. Deux cents sous-traitants sont ensuite intervenus, soit en moyenne cinq cents personnes sur le chantier, avec des pointes à huit cents ». Et pour atteindre l’objectif contractuel d’obtenir la mention très bien sur le référentiel environnemental britannique Breeam (Building research establishment’s environmental assessment method), 120 points particuliers affectés d’un coefficient déterminant la note et la mention finale ont dû être suivis durant le chantier.
Les premiers occupants arrivent en août. Le bâtiment, qui accueillera au total 750 personnes, répond aux exigences du maître d’ouvrage lors de la consultation : marier transparence et écologie.





