Trois bus de terrain se sont imposés : BACnet, KNX et LonWorks. C’est le constat posé par les membres de la nouvelle association BACnet France* lors du BACnet Forum qui s’est tenu à Paris le 11 octobre. Second constat des participants : les applications telles que l’économie d’énergie, l’amélioration de la disponibilité des équipements ou l’intégration des applications de GTB, comptent finalement plus que les protocoles de communication. Même si tous envisagent un fort développement de BACnet comme bus de terrain principal au niveau des automatismes et vers les supervisions.
Il y a Bacnet et Bacnet
Si BACnet est une norme Iso 16 484-5 depuis 2 003 et une norme CEN ENV 1 805-1 et ENV 13 321-1 depuis 2005, il existe en réalité deux protocoles BACnet différents : BACnet/IP et BACnet MS/TP. BACnet/IP sert à la communication entre automates, tandis que BACnet MS/TP (Master-Slave/Token Passing) est cantonné aux échanges de terrain en aval entre l’automate et les sondes et actuateurs qui lui sont raccordés.
MS/TP se contente de deux fils comme support physique. Ce qui simplifie les réseaux. Mais, comme l’ont montré les matériels présentés par les différents participants au forum BACnet parisien, les matériels BACnet MS/TP restent encore rares en Europe. Johnson Controls dispose d’une large offre MS/TP, mais pas encore de proposition BACnet/IP : elle devrait apparaître en 2008. ABB propose une famille de variateurs de vitesse en BACnet MS/TP qui devrait aussi s’élargir à BACnet/IP l’an prochain. Côté MS/TP, c’est tout. Les autres fabricants, comme Kieback & Peter, Siemens ou Saïa-Burgess, s’arrêtent à BACnet/IP. Ils ne supportent même pas BACnet MS/TP, préférant LonWorks, KNX, Dali et leurs protocoles propriétaires comme bus de terrain. En France, l’offre de Tac (Schneider-Electric) se limite à BACnet/IP. En Allemagne, elle englobe MS/TP, grâce à l’apport des appareils Andover Controls. Il serait donc très difficile de réaliser en France une installation exclusivement BACnet, incorporant à la fois IP et MS/TP, faute d’une disponibilité suffisante de sondes et d’actuateurs MS/TP.
Associer les protocoles
Le développement de BACnet dans notre pays est donc plutôt orienté vers la communication entre automates et vers les supervisions. Kieback & Peter, par exemple, ne s’intéresse pas du tout à BACnet MS/TP. Ses centrales des gamme DDC4000 ou DDC 3 000 offrent toutes des connexions amont en BACnet/IP. En aval, elles proposent LonWorks, CANbus ou d’autres protocoles. Le nouveau régulateur de chauffage BMR de Kieback & Peter embarque un serveur Web pour une configuration à distance par un réseau Ethernet TCP/IP, mais ne propose que des interfaces CAN pour le raccordement à des actuateurs, à d’autres automates et aux centrales de la gamme DDC4000. Saïa-Burgess offre une compatibilité BACnet/IP avec ses automates PCD3 ou PCD7. Mais son bus propriétaire SNet demeure très présent pour le raccordement de ses écrans tactiles et de ses actuateurs aux automates.
