Le nord-est parisien a accueilli pendant 150 ans de grandes infrastructures de transports et de logistique urbaine ; il a été dévalorisé, aussi bien du côté de Paris que de la plaine Saint-Denis. On n'y a pratiquement pas investi pour créer des lieux de vie. On ne lui a accordé aucune valeur stratégique autre que celle d'être bien adapté à la logistique. Désormais, avec les élus de Plaine commune, nous avons l'ambition d'y construire de la cohérence et de la continuité urbaine, et d'améliorer la qualité de vie des habitants. La vision qui réduirait la métropole parisienne à une cité financière située à La Défense, à un pôle de recherche scientifique sur le plateau de Saclay et à une zone centrale dans Paris transformée en ville-musée est à combattre.
L'aménagement du secteur qui court de la porte de la Chapelle à la porte de la Villette est donc pour nous hautement stratégique. La porte de la Chapelle, par exemple, constitue un enjeu majeur. Le projet de campus universitaire, organisé autour de deux pôles avec Aubervilliers, constitue une opportunité formidable : 15 000 étudiants, enseignants et chercheurs sont attendus. L'implantation d'une université joue un rôle moteur dans l'aménagement d'un quartier. Nous l'avons bien vu avec l'installation de l'université Paris 7 sur les anciennes friches ferroviaires de la ZAC Paris rive gauche. Quant à la reconversion de l'ancien entrepôt Macdonald en lieu de vie de 165 000 m2, avec des logements sur le toit, des bureaux, des commerces et des équipements, c'est un projet très audacieux qui doit beaucoup à l'agence OMA. La multitude d'acteurs rend la coordination délicate mais apporte une multiplicité de regards, une diversité architecturale et une grande mixité sociale et fonctionnelle.
