La RT 2012 n'a pas fait que des heureux. La valeur par défaut retenue par le moteur de calcul réglementaire pour les planchers chauffants a pénalisé durant quelques années cette technique. Y recourir dégradait en effet la consommation en énergie primaire, le fameux CEP, qui ne doit pas en moyenne, pour une maison individuelle, excéder les 50 kWh/m².an.
Etudes thermiques
Sous l'égide de l'association professionnelle Cochebat, la filière a trouvé la parade. Alors que la RT retenait une variation temporelle (Vt) de 1,8 par défaut, l'association d'un système plus performant, certifié Certitherm, avec une régulation pièce par pièce certifiée Eu.bac abaisse cette valeur à 0,7. Résultat : le plancher chauffant redevient pertinent dans les moteurs de calcul.
Pour conforter ce retour sur le devant de la scène, Cochebat a mandaté deux bureaux d'études thermiques spécialisés en maison individuelle, AEL Loriot et Bastide Bondoux. Ces spécialistes ont mouliné les données sur des cas réels en étudiant quatre options. Celle de base inclut des radiateurs basse température (avec une Vt de 0,41) et une sonde extérieure. La première variante introduit comme seul émetteur un plancher chauffant basse température (PCBT) à la valeur par défaut de la RT 2012. La deuxième remplace ce PCBT par un produit Certitherm avec une régulation pièce par pièce, atteignant une Vt de 0,6. Enfin, les thermiciens ont modélisé l'association d'un PCBT dans les pièces de vie et de radiateurs dans les pièces de nuit.
Enveloppe ou équipement ?
Conclusion de cette étude : le PCBT Certitherm associé à une régulation pièce par pièce offre un gain sur le CEP très conséquent. Pour un projet donné, les thermiciens ont ainsi pu retirer 10 cm d'isolant, adopter des rupteurs thermiques partiels au lieu de solutions totales et abaisser légèrement la performance des huisseries, tout en respectant les valeurs-cibles de la RT 2012. Un discours calibré pour séduire les constructeurs et promoteurs : choisir cette solution réputée confortable ouvre la voie à des économies sur l'enveloppe du bâtiment et permet ainsi de maîtriser les coûts. Espérons que les clients et les constructeurs les plus motivés en profiteront pour renforcer les performances globales au lieu de seulement arbitrer entre enveloppe et équipements.