Les armateurs de la Société des autoroutes maritimes du sud (SAMS) ont renoncé au projet de liaison entre Fos-Sur-Mer et Savone (Italie), faute d'engagement concret des transporteurs routiers. Cette décision fait suite à une réunion, tenue le 1er juin à la préfecture des Bouches-du-Rhône, qui, du fait de "l'absence de visibilité sur les chargements à venir", n'a pas permis aux armateurs d'obtenir les 9 millions d'euros sur deux ans escomptés des pouvoirs publics, pour le lancement de la ligne.
Le projet "autoroutes de la mer" consiste à mettre des camions sur des bateaux pour acheminer leur chargement par mer plutôt que par terre.
La SAMS, consortium des armateurs marseillais Sud-cargos, Marfret, CMA CGM, Louis-Dreyfus, CMN et SNCM notamment, envisageait l'inauguration de cette ligne cet été. Avec un objectif "relativement modeste" de détourner 4 à 5% du trafic poids lourds terrestre entre les deux villes, soit "son augmentation annnuelle".
Pour des raisons écologiques et de sécurité, le projet, dans les cartons depuis 2001, avait reçu l'aval de la commission européenne fin 2002 et avait été retenu par le comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire le 18 décembre dernier.
Quasiment ficelé, il prévoyait la mise en service de deux bâtiments l'un à Fos, au coeur de la zone pétrochimique de Berre, l'autre à Savone à proximité de la zone Turin-Milan. Ceux-ci devaient effectuer une liaison quotidienne avec de 80 à 100 remorques à bord, six jours sur sept. Un camion récupérant les remorques à l'arrivée.
Mais dans un contexte de hausse du prix du carburant, et de concurrence forcenée avec les transporteurs des ex-pays de l'est qui tirent les prix vers le bas, à 300 euros la remorque embarquée, le projet ne s'est pas avéré concurrentiel. Il n'offrait en outre aucun gain de temps par rapport au transport terrestre sur les 400 kilomètres entre les deux ports et s'avérait beaucoup moins souple pour les transporteurs.
La SAMS s'est du coup tournée vers un autre projet de liaison entre Fos et Civitavecchia, près de Rome, avec l'ambition d'utiliser une liaison assurant le transport de voitures pour lui greffer un trafic de poids lourds, tous les deux jours.
