Le sort du cabinet d'ingénierie RFR est entre les mains du tribunal de commerce de Paris. Jeudi 17 décembre à 15 heures, ce dernier devrait se prononcer sur l'identité du repreneur de la société, récemment mise en liquidation judiciaire.
Deux offres de reprise ont été déposées. La première émane de 13 collaborateurs de RFR qui se sont associés pour créer une Société coopérative et participative (Scop). Objectif : ramener la société dans le giron de ses salariés pour conserver son identité, appréciée des architectes par sa capacité à concevoir des structures complexes et sophistiquées (passerelle Simone-de-Beauvoir, Fondation Louis Vuitton...). Pour appuyer ce projet, les associés de la Scop ont fait appel à l'ingénieriste Setec, qui apporte 25% du capital.
Cette initiative fait face à un adversaire de poids. Avec ses 364 millions d'euros de chiffre d'affaires et ses 3 350 collaborateurs, Artelia entend lui aussi mettre la main sur RFR. Contacté par Le Moniteur, le leader de l'ingénierie ne souhaite pas communiquer sur les raisons qui l'ont poussé à déposer cette seconde offre avant que la décision du tribunal soit rendue. Pour leur part, les fondateurs de la Scop estiment que l'ingénieriste serait essentiellement motivé « par l'acquisition d'un nom et d'un portfolio enviés ». Ils ont lancé début décembre une pétition en ligne pour soutenir leur démarche. Environ 1900 signatures ont déjà été recueillies.
Qui de David ou de Goliath emportera la mise ? Pour l'un des associés de la Scop, rien n'est encore joué : « Notre mandataire estime que c'est du 50-50. » Reste à savoir si le juge privilégiera l'assise d'un géant du secteur à la dynamique et à l'engagement de salariés regroupés en Scop.