Selon une estimation de l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise datée du deuxième trimestre 2012, le Grand Paris compterait 52 millions de mètres carrés de bureaux. Ce parc tertiaire a évolué en même temps que changeaient les aspirations de la société. Pour la première fois, le Pavillon de l’Arsenal (Paris, 4e) consacre une importante exposition à l’immeuble de bureaux, un programme architectural né au XXe siècle. Y sont présentées, sur un open space de 600 m2, les réalisations franciliennes les plus emblématiques depuis 1900, ainsi qu’un panorama de projets en cours, dont le Moniteur vous propose une sélection. Premier épisode de notre feuilleton « Architectures de bureaux en Ile-de-France » : la réhabilitation de l’immeuble du 128-130, boulevard Raspail à Paris (6e), par Franklin Azzi Architecture.
« Intervention chirurgicale »
L’expression « faire peau neuve » aurait pu être inventée pour la transformation annoncée du 128-130, boulevard Raspail, à Paris (6e). Cet immeuble dont la façade en créneaux marque l’angle de la rue Vavin depuis 1979 est représentatif des surfaces de bureaux destinées à évoluer, notamment pour coller aux nouveaux critères environnementaux. Toutefois, l’architecte Franklin Azzi, en charge de sa rénovation, assure : « Nous allons intervenir de manière chirurgicale.
En effet, ce bâtiment, construit par l’architecte Michel Herbert, a été conçu très intelligemment. » Pas question de bouleverser ce qui fait sa qualité, comme l’absence d’alignement sur rue et la façade tout en angles qui permet de bénéficier d’un grand linéaire orienté au nord. « Cette exposition est idéale pour des bureaux. Nous parviendrons à conserver cette façade entièrement vitrée. En revanche le verre miroir d’origine, sans doute employé pour refléter l’environnement haussmannien, laissera place à une peau transparente », explique l’architecte. La façade sud, donnant sur le patio intérieur, sera en revanche « opacifiée » pour se prémunir de toute surchauffe.
Inutile également de toucher à la structure poteaux-poutres du bâtiment qui lui assure une appréciable flexibilité. « Cette trame verticale systématique permettra de cloisonner et décloisonner à l’envie les espaces », note l’architecte. Enfin, l’espace généré par les retraits de la façade sur le boulevard sera aménagé en un véritable parvis qui, pour être une propriété privée, sera offert au public.