Applications : les solutions des start-up pour un chantier plus sûr

Analyse d'image, pilotage d'engins pour transporter des charges lourdes, guidage de robot en façade... l'IA permet aussi de réduire les risques et la pénibilité. 

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Chaque unité de transport peut se combiner à d'autres pour s'adapter à la charge à déplacer, comme aux déplacements à effectuer.

Transport de charges : un chariot plug and play qui ménage les corps

La start-up FreeMoov, spécialisée en mécatronique et robotique industrielle, entend « révolutionner la façon de travailler sur les chantiers », selon son président et cofondateur Marc-Antoine Hache. Pour cela, elle compte sur Node, « un transporteur de charges modulaire et intelligent capable de déplacer des éléments très lourds et volumineux dans toutes les directions, sur des terrains accidentés ou dans des espaces restreints, en intérieur comme en extérieur », indique le dirigeant.

Destiné à soulager la souffrance physique lors des opérations de manutention, Node se présente sous la forme d'un chariot motorisé de 80 cm de long, 50 cm de large et 60 cm de haut. Doté de deux roues motrices, il peut supporter une charge de 500 kg et tracter jusqu'à 1 500 kg. « Il est possible d'en relier plusieurs entre eux pour prendre la forme géométrique souhaitée, et transporter ainsi plusieurs tonnes », précise Marc-Antoine Hache. Ces robots plug and play peuvent être radiocommandés (plus de 100 m de portée) ou équipés de capteurs pour des tâches répétitives et automatisables.

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Analyse d'images : traquer les risques à partir de vidéos

Eviter les accidents du travail grâce à l'intelligence artificielle. Tel est le leitmotiv de la start-up Nelia, créée en 2020 par Igor Canonne, un expert en prévention qui a décidé de mettre ses quinze années d'expérience au service de « chantiers plus sûrs et performants ». Comment ? Sa solution consiste à détecter les situations à risques telles que chutes et collisions notamment grâce à l'analyse de photos ou de vidéos, en direct ou en différé. Une démarche appelée « computer vision ».

« A partir des images obtenues par un smartphone ou de caméras installées sur site, nous générons des rapports détaillés en moins de 24 heures qui renseignent sur les risques encourus, leur localisation, leur criticité et préconisent les mesures correctives adaptées, le tout supervisé par nos experts », explique le dirigeant, qui tient à souligner la fiabilité et l'efficacité de sa solution. « Là où l'humain ne remarque qu'une demi-douzaine de situations à risques, l'IA peut en détecter une soixantaine », estime-t-il.

Aide à la décision : eplucher les mails pour détecter les dangers

Depuis son lancement en 2016, la solution développée par Lili.ia a déjà été déployée sur près de 500 projets de construction. Il faut dire que son utilité n'est plus à démontrer : en analysant mot à mot le contenu des courriels et de leurs pièces jointes échangés dans le cadre de grands projets, elle est capable de détecter, y compris en temps réel, les signes avant-coureurs de difficultés, comme des retards. Elle permet aussi d'établir les responsabilités a posteriori en cas de litiges - pour imputer les coûts de dépassement, par exemple.

« La mémoire humaine est trop limitée et faillible pour mener à bien ce travail de recherche d'informations colossal. En revanche, les IA basées sur le traitement automatique du langage le peuvent », résume Milie Taing, fondatrice et présidente de Lili.ia. La start-up revendique ainsi de faire gagner un temps précieux aux équipes, tout en augmentant les marges financières. « Les pénalités de retard peuvent avoir des conséquences catastrophiques alors qu'il y a de l'or en barre dans les e-mails », note la dirigeante.

Robotique : le travail en hauteur se met en pilote automatique

Les chutes de hauteur sont la première cause de mortalité sur les chantiers. Pour éviter ces drames, mais aussi prévenir l'apparition de troubles musculo-squelettiques chez les salariés lors d'interventions sur façades, PaintUp a conçu et développé un robot capable aussi bien de nettoyer à haute pression et de décaper que de peindre des grandes surfaces en toute autonomie.

Monté sur un chariot télescopique rotatif, l'engin peut opérer jusqu'à 32 m de hauteur, tout en garantissant une rapidité et une précision d'exécution remarquables. Comment ? « D'abord, nous réalisons un relevé de la façade en trois dimensions, de sorte à obtenir une maquette numérique. Puis, grâce à celle-ci, notre logiciel définit les trajectoires exactes à effectuer. Le robot n'a alors plus qu'à être programmé pour réaliser le travail sur site », explique Romaric Gomart, président de la jeune pousse qu'il a fondée en 2015.

PaintUp a également développé un robot de précision, DrillUp, qui sert à pré percer la façade.

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