Annemasse : l'ex-prison de la Gestapo retrouve la mémoire

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Dans le cadre des travaux, les modénatures et le balcon du premier étage sont recréés.

En 1943, une bonneterie implantée face à l'hôtel Pax à Annemasse est réquisitionnée par la Gestapo et devient la plus importante prison de Haute-Savoie. Engagée depuis plus de quinze ans dans un travail sur son histoire, la Ville a racheté une partie de l'immeuble comprenant l'ancienne prison, au rez-de- chaussée, et le quart du bâtiment annexe, situé à l'arrière, pour réaliser sa future Maison des mémoires. A l'issue d'une consultation lancée en mai 2023, le projet a été confié à l'équipe de maîtrise d'œuvre conduite par l'Atelier des Lieux (architecte mandataire) avec le scénographe Eric Noguès.

« Redonner équilibre et stature ». Le projet consiste à mettre à nu l'édifice dont les performances énergétiques seront améliorées et à permettre à la façade sur rue de retrouver son aspect originel. « Il cherche à redonner son équilibre et sa stature au bâtiment, malmené lors de sa transformation en commerce. Au premier étage, les modénatures, incomplètes, seront recréées, et le balcon sera reconstruit de manière à marquer et protéger l'entrée qui se fera par une porte entièrement vitrée », explique l'architecte Magali Euverte. Un petit volume en ossature bois et toiture plate abritant des sanitaires et un local d'entretien verra le jour sur le reste de la parcelle, à l'arrière.

A l'intérieur, compte tenu de la superficie réduite des locaux - environ 120 m² - et de l'absence de toutes traces du passé, l'enjeu consistera à amener le visiteur à comprendre le lieu et son histoire par une reconstitution virtuelle et une mise en situation au sein du parcours muséographique élaboré par Decalog.

Lancé en septembre 2024 pour une durée de onze mois, le chantier se déroule dans un environnement contraint en raison d'un accès difficile nécessitant une coordination fine avec l'ensemble des acteurs. Il représente un investissement de 690 000 euros TTC pour les lots généraux, auquel s'ajoutera le coût des lots pour la scénographie notifiés prochainement. A terme, lorsque la Ville aura acheté la totalité du bâtiment, un projet plus global dédié à la valorisation des mémoires y prendra place.

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