« Il y a des batailles qui doivent être gagnées et des limites qui doivent être repoussées pour améliorer la qualité de l’environnement bâti et ce faisant, la qualité de vie des gens ». Alors qu’il vient d’être désigné pour être le commissaire de la 15e biennale d’architecture, qui se tiendra à Venise (Italie) du 28 mai au 27 novembre 2016, Alejandro Aravena reste fidèle à son image de militant.
Depuis plusieurs années, cet architecte chilien, né en 1967, a en effet su se faire connaître et reconnaître sur la scène internationale grâce à son engagement en faveur du logement des populations défavorisées et de la justice sociale en général. Diplômé en 1992 de l’Université catholique du Chili, celui qui a monté son agence dès 1994, défend l’idée que l’urbanisme, tout comme l’éducation ou l’emploi, est un levier pour rétablir l’équité.
« Do tank »
« Penser et construire de meilleurs quartiers est indispensable si l’on veut que le développement casse le cercle vicieux de l’inégalité », expliquait-il en 2008, alors qu’il était sur le point d’être nommé l’un des lauréats du Global Award for Sustainable Architecture, avec son organisation Elemental. Lancé en 2001, ce « do tank » - une structure plus agissante donc (to do = faire) qu’un « think tank » (to think = penser) - œuvre en effet à la réalisation de projets de logements sociaux.
Alejandro Aravena devrait se saisir de cette opportunité de la Biennale pour se bagarrer encore sur ce front. Il a déjà annoncé qu’il y présentera des initiatives dont les porteurs, « en dépit des difficultés, et plutôt que de céder à la résignation ou l’amertume, ont proposé ou mené quelque chose ». Il aura donc six mois pour se faire entendre et ainsi remplir la mission que lui assignent les organisateurs de la Biennale. Paolo Baratta, le président de ce rendez-vous incontournable, souhaite que cette édition participe à combler « le fossé qui s’est creusé entre l’architecture et la société civile ». L’enjeu pour Alejandro Aravena sera de rappeler que bâtir n’est pas qu’un spectacle.