L'ancien vice-président américain Al Gore, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2007, a présenté, en fin de semaine, un plan ambitieux pour que d'ici 10 ans, 100% de la production d'électricité des Etats-Unis provienne des énergies renouvelables.
L'"ex-futur Président des États-Unis", comme il aime lui-même à se présenter, compare ce plan au programme spatial américain d'envoyer un homme sur la lune, lancé par John Kennedy. "Nous devons maintenant soulever notre nation pour atteindre un nouvel objectif qui changera l'histoire", a dit Al Gore. "Une fois encore nous avons l'occasion de faire faire un pas de géant à l'humanité", a-t-il ajouté, en lançant "un défi à notre nation pour que, d'ici 10 ans, 100% de notre électricité provienne des énergies renouvelables". Et de plaider pour l'utilisation massive de l'énergie solaire et éolienne, ainsi que de la géothermie, affirmant que la hausse des prix du pétrole rendait ces énergies économiquement abordables. "Quand la demande pour le pétrole et le charbon augmente, leur prix grimpe. Quand la demande pour des panneaux solaires augmente, leur prix baisse souvent", a-t-il assuré. "A ceux qui disent que 10 ans, ce n'est pas assez (pour passer aux ENR), je demande de prendre en compte ce que les scientifiques nous disent à propos des risques encourus si nous n'agissons pas dans les 10 ans", conclut Al Gore.
A l'heure où Bush et les autres dirigeants du Groupe des huit nations les plus industrialisées viennent de prendre l'engagement non contraignant de réduire les émissions de CO2 de 50% d'ici 2050, soit dans 42 ans, le héros d'une "vérité qui dérange" semble rêver d'un scénario de fiction écologique. Pourtant les deux candidats à la Maison Blanche ont réagi positivement à l'annonce.
Obama et McCain approuvent
"Je suis entièrement d'accord avec le vice-président Gore", a dit M. Obama dans un communiqué, promettant, s'il est élu président, d'investir massivement dans les énergies renouvelables.
"C'est une stratégie qui créera des millions de nouveaux emplois bien payés et qui ne pourront être délocalisés. Une stratégie qui laissera à nos enfants un monde plus propre et plus sûr", a précisé le candidat démocrate à la Maison Blanche.
Son rival républicain, John McCain, a aussi soutenu le plan de Gore. "Si le vice-président dit que c'est faisable, je pense que c'est faisable", a-t-il dit à des journalistes.