Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi à l'ancien vice-président américain Al Gore et le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), un pédagogue et des têtes chercheuses qui chacun à leur façon tirent le signal d'alarme sur les effets dramatiques du réchauffement de la planète. Le prix leur est conjointement décerné "pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme", permettant de réfléchir aux mesures à prendre contre de tels changements, a déclaré à Oslo le président du comité Nobel, Ole Danbolt Mjoes.
Ancien vice-président de Bill Clinton et candidat démocrate malheureux à la Maison Blanche en 2000 face à George W. Bush, Al Gore, 59 ans, a contribué à vulgariser le sujet complexe du réchauffement avec son documentaire "Une vérité qui dérange" primé aux Oscars."Il est probablement l'individu qui a fait le plus pour que l'on comprenne mieux à travers le monde les mesures qui doivent être adoptées", a dit M. Mjoes.
Effectuant un véritable travail de fourmi, le Giec expertise et compile les recherches de milliers de scientifiques internationaux. Ses rapports fournissent un solide socle de connaissances aux décideurs politiques. Le Giec prédit notamment une hausse de 1,1 à 6,4°C de la température moyenne planétaire d'ici 2100, "très probablement" à cause de l'homme.
"C’est une bonne nouvelle pour la Planète !" a déclaré le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo à l'annonce des Prix Nobel. "Lors de notre rencontre en juin dernier, nous avions pu échanger longuement sur ces sujets à la fois d’alerte et de mobilisation, il s’est d’ailleurs montré très sensible à la démarche originale que notre pays a engagée dans le cadre du Grenelle de l’environnement".
"Alors qu’en France se déroule le Grenelle de l’environnement, auxquels participent les Français de manière très massive, qu’il s’agisse des forums en régions ou sur Internet- 305.000 internautes en 10 jours-, cette distinction est un signe politique fort et un encouragement pour tous les acteurs à passer à l’acte, à travers des mesures fortes, et engageantes" rappelle le Medad dans un communiqué.