Avec 22,8 millions d'euros de chiffre d'affaires escomptés en 2000 contre 18,3 millions l'an dernier (150 millions de francs au lieu de 120), Kaysersberg Packaging, fabricant de panneaux de polycarbonate pour le bâtiment, confirme la tendance des dernières années : « En cinq ans, notre chiffre d'affaires a doublé », annonce David Chedotal, directeur des ventes des produits connus sous la marque Akyver.
Certes, le renchérissement du prix des matières plastiques explique une partie du bond récent. Mais le fabricant alsacien, seul spécialiste du polycarbonate au sein du groupe britannique David & Smith, surtout présent dans l'emballage, tire aussi les bénéfices d'une stratégie axée sur des produits à forte valeur ajoutée : les panneaux standard de 16 mm, qui représentent plus de la moitié du marché, ne constituent plus que le quart de la production du site de Kaysersberg, troisième producteur français avec 10 à 15 % du marché.
Le fabricant alsacien a concentré ses efforts commerciaux vers trois réseaux de distribution professionnels : Plastic System International, Descours et Cabaud et Cadillac Plastic, qui répartissent leurs ventes entre la France, l'Allemagne et les autres pays européens. De plus fortes épaisseurs et de nouvelles teintes permettent de gagner en résistance aux chocs et en coefficient d'isolation. Présent depuis l'origine dans la façade, Akyver marque ainsi des points dans les toitures, en particulier les sheds, grâce à un nouveau panneau clipable de 16 mm équipé de joints.
Pénurie de matière première
Kaysersberg Packaging se démarque aussi par un procédé breveté de coextrusion du polycarbonate et d'un agent anti-ultraviolet qui garantit durablement les panneaux contre le jaunissement et la cassure.
Les difficultés d'approvisionnement en matière première constituent aujourd'hui la principale limite à l'expansion d'un acteur atypique du marché : « Nos concurrents en produit fini sont aussi nos fournisseurs de polycarbonate. Cette situation complique d'autant plus notre approvisionnement que les capacités de production européennes ne suffisent pas à satisfaire la demande du marché », analyse David Chedotal.