Avec la réhabilitation des anciens thermes nationaux, Aix-les-Bains (Savoie) voit s'engager un chantier d'ampleur de par ses dimensions et ses enjeux. « L'objectif est de préserver un site patrimonial remarquable qui se dégradait tout en dynamisant le centre-ville. Nous avons lancé une consultation auprès de trois architectes dont les propositions ont été soumises au vote des habitants. Largement plébiscité, “L'Ecume des ondes”, imaginé par l'architecte Vincent Callebaut, est le programme que nous avons retenu », rappelle Alain Jasseron, directeur de l'agence chambérienne de la Société d'aménagement de la Savoie (SAS73), associée à 50 % à Bouygues Immobilier au sein de la Société civile immobilière de construction-vente (SCCV) du Sillon alpin, maître d'ouvrage.
Délivré en septembre 2023, le permis de construire porte sur une surface de plancher d'environ 32 000 m² au total destinés à du logement (164 en accession, 55 locatifs sociaux), des bureaux (6 000 m²), des commerces (6 000 m²) et un volet culturel (Musée lapidaire, centre d'interprétation de la culture et du patrimoine). « En résonance avec les enjeux actuels, ce programme reconstruit la ville sur la ville, sans artificialiser le moindre mètre carré. Son architecture contemporaine révélera les qualités patrimoniales intrinsèques des volumes historiques des thermes nationaux, remontant pour certains à 200 ans avant J. C. », pointe Bérengère Bouvier, directrice régionale Auvergne-Rhône-Alpes chez Bouygues Immobilier.
Une nouvelle place sur la toiture. Une fois réhabilité, le socle historique sera dédié aux commerces et au tertiaire. Sa toiture accueillera la place Georges-Ier qui fera la jonction entre les parties haute et basse de la ville. Les logements s'installeront, eux, dans deux îlots, nord et sud, venant cadrer cette nouvelle place. Leur architecture en mouvement rappellera les ondes générées par les flots du lac du Bourget. « Les vagues en quinconce des façades ont été conçues à partir d'une répartition modulaire afin de pouvoir planter de grands arbres qui poussent sur deux étages », décrit Vincent Callebaut, mandataire du groupement de maîtrise d'œuvre associant Archipat (architecte du patrimoine), Sempervirens (paysage), les bureaux d'études Stebat (structures), Actif et Céna (fluides). « Forts de leurs 3 500 mètres linéaires de jardinières accueillant 15 000 plantes, arbustes et arbres endémiques, les îlots bâtis constitueront une forêt verticale amenant de la nature en ville », poursuit l'architecte.
Les 269 nouvelles places de stationnement des anciens thermes viendront communiquer avec le parking de l'hôtel de ville qui sera également agrandi (96 places supplémentaires). Les entrées et sorties existantes seront reconfigurées afin d'adapter et faciliter les flux.
L'opération, qui vise une labellisation NF Habitat HQE et le seuil 2025 de la RE 2020, représente un investissement total de 100 M€. Engagée avec le curage des anciens thermes, elle passera en phase construction à l'automne 2025 en vue d'une livraison fin 2028.
