Au sud d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), l'éco-campus de la Pauliane s'enrichit. Après avoir inauguré en 2022 la Maison de l'économie et de la gestion (Mega), Aix Marseille Université (AMU) a lancé en ce début d'année le chantier de construction de la faculté d'économie et de gestion (FEG) afin de rassembler sur 3 ha les enseignements, aujourd'hui éclatés sur quatre sites.
Ses deux bâtiments s'étendront sur 12 000 m2 SP au total et abriteront sept amphithéâtres, des bureaux, des salles de classe et des espaces communs. De la bastide, vestige de l'ancienne propriété agricole, seule sera conservée la façade principale. Derrière sera érigée la construction qui accueillera la bibliothèque et la cafétéria. Elle fermera la composition pensée en fonction du parc en ellipse. Pièce maîtresse du projet, ce dernier sera restauré et enrichi par des plantations offrant aux près des 3 000 étudiants des espaces de vie et de travail au grand air.
Marché global de performance. Mandataire du groupement qui a remporté ce marché de 39,3 M€ HT, Travaux du Midi (Vinci Construction) s'est associé à l'agence CCD Architecture (1), la même qui a conçu les trois plots de la Mega. Les principes d'une implantation en peigne et des pignons en pierre naturelle ont d'ailleurs été repris sur la FEG pour créer un ensemble homogène. A l'inverse de la Mega réalisée en ,la maîtrise d'ouvrage a opté ici pour un marché global de performance. S'engageant sur un coût et un délai, le groupement garantit à AMU une performance énergétique. Ce sera à Bouygues Energies & Services, en charge de la maintenance sur une durée de douze ans, d'y veiller.
En phase conception, l'opération est déjà labellisée or dans la démarche Bâtiments durables méditerranéens (BDM) et elle atteint le niveau E3 C1 du label E+ C-. Le projet se caractérise notamment par une structure en béton bas carbone, 30 % d'isolants en matériaux bio-sourcés, une ossature bois pour le dernier étage du bâtiment principal, et des panneaux photovoltaïques sur les toits. « Mais n'oublions pas ce qui reste déterminant dans la conception bioclimatique : une bonne orientation du bâti, des protections solaires adaptées, une ventilation naturelle dans les amphithéâtres, ainsi qu'un juste équilibre des surfaces vitrées entre confort d'été et apports lumineux », rappelle l'architecte Régis Daniel.
Réutilisation. Dans une logique de réduction de l'impact carbone, le groupement a valorisé les déchets issus de la déconstruction. Par exemple, les poutres de la charpente de la bastide serviront à réaliser le mobilier extérieur. De même, installée sur site, la centrale à béton évite les déplacements de camions. Les premiers voiles des rez-de-chaussée ont été coulés. La prochaine étape consistera à réaliser des poutres de 25 m de portée des amphithéâtres avec la technique de la post-contrainte. La première rentrée est, elle, prévue en 2025.