A plusieurs reprises, ces derniers jours, de grandes agglomérations françaises ont subi d'inquiétants pics de pollution de l'air à l'ozone : Paris, Lyon, Lille et Strasbourg ont dépassé le niveau 2 d'alerte (pour une cote maximale de 3), fixé à 180 microgrammes/m3. Que ces alertes interviennent au coeur du mois d'août, marqué par la canicule, n'a rien en soit d'étonnant. Ce qui l'est davantage, c'est leur répétition à intervalle régulier au fil des calendriers et l'apparente incapacité des pouvoirs publics à saisir le problème à bras le corps. Les mesures provisoires prises ici et là, telles les limitations non contraignantes de vitesse ou la gratuité du stationnement résidentiel, font en effet figure de cautère sur une jambe de bois. Et la loi sur l'air de décembre 1996, qui prévoit notamment la mise en place de plans de déplacements urbains (PDU) destinés à diminuer le trafic automobile au profit des transports en commun, reste pour l'heure sans effets faute de décrets d'application. Il faut donc espérer que les intentions affichées par le ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, voir p.13, se concrétisent rapidement : confirmation des PDU sous deux ans, priorité aux transports collectifs et aux véhicules les moins polluants (grâce à une « pastille verte », voir p.6), normes renforcées et éco-taxe sur les carburants... A défaut, l'Etat risquerait de se voir reprocher sa passivité dans un domaine régalien de santé publique, face à une opinion de plus en plus sensibilisée. Un sujet fort sérieux, donc, sur lequel Le Moniteur consacrera un dossier complet dès le mois de septembre.
POLLUTION :
La pollution de l'air à l'ozone a atteint un seuil critique dans plusieurs villes de France au cours du mois d'août, et ce de manière récurrente.