"Nos trois chantiers de bâtiments ne se sont jamais complètement arrêtés, précise le directeur ingénierie et aménagement du groupe ADP, Thierry de Séverac. Grâce à la mise en place précoce de mesures sanitaires, certaines entreprises ont pu y maintenir une activité résiduelle durant la dizaine de jours qui a précédé la publication du guide de l’OPPBTP, le 2 avril dernier. Après cette date une reprise plus substantielle a commencé à s’organiser. Les conditions du redémarrage ont été validées et presque toutes les entreprises étaient de retour sur le terrain fin avril."
Des livraisons décalées
Dans l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, la construction de la liaison entre les terminaux 2B et 2D devait initialement se terminer en juillet. "Aujourd’hui, il est difficile de donner une date ferme de livraison car nous ne pouvons pas préjuger de l’évolution future des protocoles sanitaires. Pour l’heure, 300 compagnons peuvent intervenir contre 500 avant l’épidémie. De façon non contractuelle, nous visons un achèvement des travaux en fin d’année 2020", poursuit Thierry de Séverac.
Toujours sur la plateforme de Roissy, les travaux de jonction des satellites 1, 2 et 3 au niveau du terminal historique T1 ont été plus compliqués à relancer car moins avancés. "Nous prévoyons une mise hors d’eau-hors d’air cet été. La suite du projet consistera à mobiliser les différents corps d’états avec pour objectif une fin des travaux en 2021", poursuit le directeur.
A Orly 4, la réalisation du bâtiment permettant la refonte des départs internationaux a elle aussi été réactivée et devrait suivre un calendrier comparable à celui de la liaison 2B/2D précédemment cité.
Seule la gare du futur Grand Paris Express, qui recevra les lignes de métro 14 et 18, aura fait l'objet d'un arrêt total durant le confinement. Sur ce chantier, où le groupe ADP intervient en qualité de maître d’ouvrage délégué pour le compte de la Société du Grand Paris, la reprise est intervenue le 4 mai dernier.
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Des investissements réajustés
Après avoir réactivé ses chantiers, le groupe ADP doit désormais s’adapter à une situation encore difficilement prédictible et a décidé de réajuster son enveloppe d’investissements.
"Nous avons mis en place un plan d’économie qui se concrétisera par une baisse de 25 % de nos Capex sur l’année 2020", précise le directeur. Avant d’envisager de renouer avec une planification quinquennale au travers d’un contrat de régulation économique, le groupe devrait privilégier des programmations annuelles de ses investissements pour 2021 et 2022.
Néanmoins, Thierry de Séverac promet : "Nous conserverons des niveaux d’investissements importants pour maintenir, renouveler, moderniser nos infrastructures. Nos plans se compteront toujours en centaines de millions d’euros."