Second aéroport français en termes de fréquentation, Orly (Val-de-Marne) est contraint de se réinventer.
En 2018, le lieu a accueilli 33 millions de voyageurs, soit le double d'il y a vingt ans. Cette explosion du trafic, portée par l'essor des compagnies aériennes low-cost et le développement des vols à l'international, a rendu l'agrandissement du site et son réaménagement indispensables.
En mars 2019, les deux terminaux historiques, ouest et sud, ont été reliés par un bâtiment de 250 m de long pour former un terminal unique de 80 000 m² divisé en quatre zones (Orly 1, 2, 3 et 4), chacune intégrant les départs et les arrivées.
Un aménagement en guise de première étape d'un plan bien plus vaste. En effet, un autre bâtiment de 50 000 m² est déjà en cours de construction au niveau d'Orly 4 afin de permettre la refonte du circuit de départ des vols internationaux.
Mais pour percevoir toute l'ambition de l'opération, il faut se projeter à l'horizon 2025. A cette échéance, l'aéroport aura effectué une part de sa mue et deviendra un axe central du futur réseau Grand Paris Express. La prolongation au sud de la ligne 14 devrait ainsi le desservir dès 2024 et permettre de rallier la capitale en moins de vingt minutes. La nouvelle ligne 18, arrivera, elle, vers 2027.
La carte des chantiers
Gare souterraine sur quatre niveaux
Pour préparer cette mutation, une gare souterraine de 22 500 m² sur quatre niveaux est actuellement en construction. Les parois moulées ont été coulées, ainsi que la dalle en béton qui servira à bâtir le futur parking de 10 étages qui la surplombera. Le tunnelier Koumba, actuellement situé au niveau de la piste 3, passera sous la future gare en février prochain. En attendant, les travaux de gros œuvre battent leur plein sur un espace contraint.
Dans le même temps, d'autres opérations d'ampleur sont en cours en vue de moderniser l'ensemble du lieu.
La piste 3, sortie de terre en 1947, connaît une vaste transformation : les deux tiers de sa structure, soit 2,3 km, sur un total de 3,2 km, ont été entièrement démolis puis reconstruits. Elle doit rouvrir en fin 2019, soit cent vingt jours après le début des travaux.
Une intervention qui vise notamment à s'adapter aux nouveaux standards aériens et à des avions toujours plus lourds.
Ainsi, le pont n° 2, qui permet aux appareils de franchir la RN 7 a été renforcé. Ces travaux, qui ont imposé un arrêt d'exploitation et l'annulation de 7 000 vols, ont fait appel à une technique originale puisque l'ouvrage est désormais doté d'une exo structure sur mesure.
Budget colossal
Pour réaliser ces travaux exceptionnels, les sommes engagées sont colossales : la seule réfection de la piste 3 de l'aéroport coûte 120 millions d'euros.
En cas de retard des entreprises, les pénalités pour la piste et le pont s'élèvent à 100 000 euros par jour.
Il faudra donc tenir les délais, aussi serrés soient-ils.