Vous rentrez dans une pièce, le détecteur de présence génère un «message radiofréquence» et l'envoie vers des luminaires à 20m de distance, qui s'allument alors. Vous venez d' être éclairé via la technologie «Enocean». Tout cela en moins d'une seconde et sans besoin d'apport électrique. L'envoi du «télégramme» de l'émetteur au récepteur ne nécessite qu'une quantité d'énergie inférieure à 0,0001 Watt. Un convertisseur thermique permet donc, avec un delta de 1°C, l'envoi de « 20 000 » télégrammes. Le simple mouvement d'un interrupteur peut également permettre l'envoi du message radio par effet dit piézoélectrique.
Technologie découverte en 2001 au sein de la recherche et développement du groupe Siemens, elle a donné naissance à une société qui lui est entièrement dédiée, puis à un réseau de désormais 200 entreprises ayant en commun d'utiliser, d'une façon ou d'une autre, celle-ci. Un standard « Enocean » est en cours de normalisation. Signe de l'expansion de cette technologie dans le monde du bâtiment, on la trouve dans plusieurs produits de la multinationale américaine spécialisée dans l'automation du bâtiment HoneyWell et elle peut être prise en compte dans le logiciel de domotique édité par une toute jeune start-up nordiste, Lifedomus.
Jusqu'à aujourd'hui, ce sont principalement les bâtiments tertiaires qui se sont équipés de la technologie Enocean, en l' intégrant à des systèmes de pilotage intelligent des bâtiments. Pour ses nouveaux locaux parisiens, Quai de Blanqui, le journal Le Monde l'utilise pour l'éclairage. Plus récemment, c'est l'Hôtel de région Rhône-Alpes, livré depuis peu, qui s'est équipé d'interrupteurs radio pour les stores et l'éclairage. Pour le siège du bureau Veritas à Massy, détecteurs de présence et de luminosité commandent, via des « télégrammes», des points d'éclairage.
Demain, les entreprises utilisant Enocean compte bien faire entrer la technologie au sein des logements. Le constructeur de maisons individuelles allemand « Weberhaus » en équipe déjà ses produits.
Risque d'interférence avec les ondes d'un système «wifi» de la maison ? "Aucun", assure Emmanuel François, représentant de l'Alliance «Enocean» en France, en précisant que les fréquences des télégrammes Enocean sont très éloignées de celles d'une onde wifi. Ce dernier reconnaît tout de même que son principal défaut est son prix. Il faut compter un prix de 50% plus élevé par rapport à une installation classique et supérieur de 30% à un équipement sans fil avec batterie.