En 2007, Clim’Info, association de fabricants de matériels, comptabilisait 11 820 caissons de traitement d’air vendus. Un chiffre relativement stable, après 11 735 en 2006, 11 500 en 2005. Au dernier pointage, fin août 2008, ces statistiques n’ont cependant pas pu être mise à jour, Clim’Info a préféré s’abstenir de publier ces prévisions. Par ailleurs, tous les fabricants ne sont pas membres de Clim’Info, ce qui fait que ces statistiques valent surtout pour les évolutions qu’elles présentent. Les ventes de centrales double-flux pour le tertiaire, notamment, seraient sous-estimées.
Dans un contexte réglementaire qui vise à augmenter la performance énergétique des bâtiments notamment par un renforcement de l’isolation thermique, le traitement de l’air devrait s’avérer de plus en plus important dans les années à venir. Il faudra notamment être capable de récupérer l’énergie de l’air extrait, mais aussi contrôler de manière précise la qualité et la quantité d’air introduit dans un bâtiment. Les centrales de traitement d’air sont indéniablement un des moyens d’y parvenir. « Les solutions tout air seront en développement avec les nouvelles réglementations », estime Angélique Fayard, chef produit climatisation et centrale de traitement d’air chez France dont les ventes ont progressé de 2 à 3 % l’an dernier.
Dans le domaine hospitalier, le plan hôpital 2012 prend le relais du plan Hôpital 2007. Le marché conserve donc des perspectives d’investissements connues. « Plusieurs dizaines de grosses unités, et des centaines de petites sont concernées chaque année par ce programme de rénovation et de construction dans le secteur hospitalier », explique Nicolas Baur, chef de produits centrales de traitement d’air chez Ciat. « Un autre marché émergeant est celui des maisons de retraite, en forte progression. »
Les perspectives pour l’industrie sont beaucoup plus incertaines avec la crise économique qui se profile, notamment avec l’impact de l’industrie automobile, gros « consommateur » de centrales de traitement d’air habituellement.
Daikin, nouvel acteur
Sur ce marché, les acteurs sont relativement stables et connus, Ciat et Hydronic (groupe Ciat) représentant à eux seuls une part non négligeable du marché évaluée à entre 40 et 50 %, suivis notamment par GEA Happel, Wesper… Le marché semble s’être maintenu en 2008 puisque les principaux acteurs évoquent même une légère progression. « Nous sommes confiants dans l’avenir et nous avons progressé de 2 à 3 % », commente Thomas Dupire, successeur d’Alain Marécaux depuis le mois de juin 2008 en tant que directeur commercial d’Hydronic. De son côté, Nicolas Baur, chez Ciat, tablait sur une progression analogue. « Le tertiaire, qui représente 50 % de notre activité est stable, l’industriel et l’hospitalier, qui représentent 25 %, sont en progression. » Néanmoins, le nombre d’acteurs reste important : Aircalo (centrales pour l’industrie), Airchal, Airwell, Caladair, Carrier, Comfort Systems France, Fläkt Woods France, Swegon, Systemair, Trane, Unitair, Wolf, etc.
Récemment, Daikin, dans le cadre de sa stratégie visant à devenir le numéro un mondial de la climatisation et du traitement de l’air, a annoncé son intention de développer une offre dans ce domaine où il était jusqu’à présent absent. Parallèlement, le groupe suédois Fläkt Woods a racheté début janvier le fabricant français Airchal Concept qui avait été mis en redressement judiciaire au mois de mars 2008. Sous le nom d’Airchal SAS, l’activité de fabrication de centrales de traitement d’air pour le tertiaire et l’industrie a repris en janvier 2009. Grâce au réseau commercial international du fabricant suédois, le développement du fabricant français devrait repartir à la hausse. L’entreprise reste dirigée par Jean-Christophe Lebaron.
Le marché s’organise de plusieurs manières, entre les bâtiments tertiaires, l’industrie et les hôpitaux. Il se segmente ensuite par catégorie de matériels, des plus petits aux plus grands, en fonction des débits, grandeur caractéristique des centrales de traitement d’air : des moins de 5 000 m3/h aux plus de 50 000 m3/h. On peut distinguer les acteurs « généralistes », présents sur l’ensemble de ces marchés, et les acteurs plus spécialisés, notamment avec un créneau porteur : celui de la récupération d’énergie dans le tertiaire. Les approches peuvent être sensiblement différentes, entre des gammes nécessairement « modulaires » de « généralistes » et des gammes parfois prêtes à l’emploi et standardisées de quelques acteurs focalisés sur des marchés précis.
Dans ce contexte, un outsider comme Swegon progresse petit à petit sur le marché français. Le fabricant suédois a recruté un nouveau directeur général en septembre 2007, avec une stratégie visant clairement à augmenter sa part de marché. Bernard Avallet, ex-directeur commercial de Lennox, a notamment une bonne expérience des marchés dits « de prescription ». Il se positionne sur un créneau de centrales de 2 000 à 30 000 m3/h, avec un concept package intégrant la régulation, et des produits en stock. Il se caractérise par son échangeur à roue, permettant la récupération d’énergie, dont il maîtrise la fabrication, tout comme ses ventilateurs. D’autres fabricants disposent également de cette technologie de récupération sur le marché français.
