Acteurs Montée en puissance des modules préfabriqués

Jusque-là limitée au marché du domestique, la technologie du gestionnaire d’eau de pluie commence à investir le secteur du « collectif » : résidentiel, mais surtout tertiaire et industrie, où les installations sont encore principalement composées sur mesure.

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La loi allemande autorise depuis 1980 la récupération domestique des eaux de pluie. Un certain nombre de régions ont même donné pouvoir aux municipalités de la rendre obligatoire. Début 2000, on y dénombrait environ 15 000 installations par an. Bien que les statistiques officielles fassent défaut, on parle aujourd’hui d’un flux annuel d’au moins 20 000 à 30 000 réalisations.

Il n’est donc pas étonnant que le concept du « gestionnaire » – ou module de gestion préfabriqué – d’eau de pluie se soit développé outre-Rhin. L’appareil permet de garantir une alimentation continue : en cas de manque d’eau de pluie, la relève est automatiquement assurée avec de l’eau potable. Cet équipement réunit plusieurs composants : la pompe et son unité de commande, l’électrovanne 3 voies qui assure le basculement entre les deux sources d’approvisionnement, ainsi que le réservoir tampon de disconnexion qui protège le réseau d’eau potable contre tout retour d’eau polluant.

Pompes de surface classiques

Traditionnellement, les installations de distribution d’eau de pluie sont réalisées soit par une pompe immergée en fond de cuve de stockage, soit par une pompe de surface implantée en local technique. Dans un cas, comme dans l’autre, la disconnexion s’effectue par alimentation directe de la citerne en eau potable. Toutefois, la société Jetly propose une variante : le système Basculus. Composé d’un réservoir tampon équipé d’une vanne 3 voies, il permet de déporter la disconnexion à l’intérieur des bâtiments.

Sauf cas particulier, les pompes sont centrifuges, multicellulaires et auto-amorçantes. Commandées par un pressostat, elles sont doublées d’un vase d’expansion également appelé réservoir à vessie ou à membrane. Ce dispositif évite les démarrages répétitifs en cas de fuite au niveau des points de puisage. Il amortit également les coups de béliers initiés par les fermetures de robinetterie.

Une autre solution se développe : les pompes pilotées par un contrôleur de pression. À la fois électronique et hydraulique, ce système incorpore une membrane souple qui joue un rôle de protection avec mise à l’arrêt en cas de manque d’eau. Mais sa capacité en eau réduite atténue son intérêt vis-à-vis des déclenchements répétitifs. C’est pourquoi on trouve aujourd’hui des modèles avec réserve d’eau renforcée. La société Pedrollo commercialise un contrôleur de pression, appelé « Easypro », qui offre un volume de 3 litres. Mais un certain nombre d’installateurs continuent à prescrire des réservoirs à vessie. « En domestique, pour limiter le déclenchement des pompes, nous installons systématiquement un ballon de 50 litres », indique Hubert Aude de la société Rhône-Alpes Environnement. Ce professionnel s’applique d’ailleurs à prescrire des pompes de surface classiques jugées moins coûteuses que les modules préfabriqués.

Les gestionnaires domestiques d’eau de pluie existent en 2, voire 3 ou 4 versions. Les appareils à fixation murale, d’un encombrement réduit, sont proposés avec ou sans habillage à fonction d’isolation acoustique et d’intégration esthétique. La capacité du réservoir tampon de disconnexion varie entre 5 et 15 litres. Lorsque le volume monte jusqu’à 25 litres, le gestionnaire se pose le plus souvent au sol.

L’offre comporte aussi des modèles « haut de gamme » avec unité de commande électronique sophistiquée. Outre la détection du manque d’eau, par liaison avec un interrupteur à flotteur immergé dans la cuve, il est possible d’afficher en pourcentage le niveau d’eau de pluie. La centrale peut déclencher des alarmes visuelles et/ou sonores : par exemple, pour signaler la nécessité de procéder à des opérations d’entretien. En outre, elle gère le cycle de vidange automatique du réservoir tampon pour prévenir toute contamination bactérienne.

À noter : les installations sont systématiquement complétées par un compteur et une filtration. Il s’agit au minimum d’un filtre mécanique. En cas de raccordement d’une machine à laver le linge, les installateurs recommandent la pose complémentaire d’un filtre à charbon et/ou d’un système de désinfection par UV.

Les gestionnaires sont certes fabriqués par les principaux constructeurs de pompes du marché européen (voir tableau ci-joint). Mais ils sont aujourd’hui également commercialisés par les industriels de la cuve béton ou plastique présents sur le secteur de l’assainissement autonome. D’où une offre pléthorique, pour beaucoup issue du marché allemand…

Du collectif parfois « hybride »

La marque Wilo a ouvert la voie. Depuis le salon Interclima 2010, elle a été suivie par la société Salmson, sa filiale française : l’offre de ces deux constructeurs comprend deux modèles de gestionnaires collectifs aux caractéristiques semblables. Ils disposent de réservoirs tampons d’une capacité respective de 150 et 400 litres. Ce dernier est conçu pour s’intégrer dans une installation « hybride ». Cela signifie que les pompes puisent systématiquement l’eau dans le réservoir aérien de 400 litres. Lequel est alors alimenté en eau de pluie par l’intermédiaire d’une pompe immergée en cuve enterrée. Cette configuration est notamment adoptée lorsque le stockage est trop éloigné.

Ces gestionnaires préfabriqués plus puissants comprennent deux à quatre pompes, selon les besoins. Ils sont préconisés pour des installations qui étaient jusque-là composées à la demande, principalement en bâtiments tertiaires ou industriels. En effet, les zones d’activités sont de plus en plus souvent astreintes à prévoir des traitements d’eaux pluviales à la parcelle. On rentre alors dans une logique économique : quitte à implanter des systèmes de rétention, autant les utiliser pour réduire la consommation d’eau potable.

Les autres constructeurs de pompes restent relativement discrets sur leur volonté d’étendre ou non leur offre aux gestionnaires collectifs. Mais il est bien évident que tous les acteurs observent l’évolution du marché. « Nous nous intéressons à ces applications », concède Muriel Chenebault, responsable marketing au sein de la filiale française de Grundfos. Attendons 2011 pour voir quelles suites seront données.

Tableau : Offres gestionnaires d'eau de pluie chez les principaux constructeurs de pompes européens

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