Accession à la propriété des ménages modestes

Financement -

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L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) a publié une étude sur l’accession à la propriété des ménages pauvres ou modestes appartenant au trois premiers décile de revenus disponibles (revenus annuels compris entre 10 410 et 15 160 € par unité de consommation, en 2009). L’un des principaux enseignements de cette étude est que, paradoxalement, les ménages pauvres ou modestes accèdent à la propriété de manière relativement importante : entre 2000 et 2010, 16,5 % des accédants appartiennent aux trois premiers déciles de revenus. Largement influencée par le nombre de prêts à taux zéro accordés, la part des ménages pauvres ou modestes s’élevait à environ 20 % du total de l’accession en 2008 et 2009. Malgré la hausse des prix de l’immobilier depuis la fin des années 1990, l’accession à la propriété de ces ménages représente environ 113 000 logements chaque année. Relativement stable, ce niveau annuel moyen devrait se maintenir dans les années à venir. Ces statistiques, a priori contre-intuitives, doivent cependant être éclairées par différents constats. Tout d’abord, si les logements acquis par les accédants modestes ont en moyenne le même nombre de pièces et sont généralement un peu plus spacieux que ceux des accédants moyens ou aisés, ils ont un taux d’occupation plus élevé. Les ouvriers et employés sont surreprésentés (67,4 %) parmi les ménages pauvres ou modestes qui font l’acquisition de leur logement. De plus, en 2012, ces ménages représentent 25,6 % des accédants dans le neuf contre 18,1 % des accédants dans l’ancien. Toutefois, l’âge des accédants et le choix entre maison individuelle et logement collectif ne semblent pas affectés par le niveau des revenus des ménages. D’autre part, c’est lorsque les marchés sont peu convoités et que le parc locatif social est moins développé que l’accession à la propriété des ménages pauvres ou modestes est la plus importante. Ainsi, seulement 0,2 % d’entre eux achète à Paris. Enfin, le coût relatif de l’acquisition reste plus élevé pour les ménages pauvres ou modestes. En 2012, il représentait en moyenne 6,9 années de revenus contre 5,2 années pour les ménages moyens ou aisés. Malgré les dispositifs d’aide existants, leur recours à l’endettement reste proportionnellement plus élevé, la durée des crédits plus longue (en moyenne deux années supplémentaires) et le taux d’effort particulièrement élevé : 37 % contre 31 % pour les autres catégories de ménages.

Lettre de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, « L’accession à la propriété des ménages pauvres et modestes » mai 2012, n° 3

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