Ce 5 décembre à Toulouse-Blagnac, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Pierre-André Durand, préfet de la Région Occitanie et de Haute-Garonne, délégué territorial de l’Ademe, Céline Vachey, directrice régionale de l’Ademe Occitanie, Christian Assaf, président de l’Agence régionale énergie climat (AREC) Occitanie, Philippe Crébassa, président du directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac et Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie ont inauguré, Hyport, la 1ère station de production d’hydrogène vert en zone aéroportuaire en Europe.
D’une capacité de production de plus de 400 kg d’hydrogène vert par jour, soit un équivalent d’1 MW d’électrolyse grande puissance, la station peut alimenter une vingtaine de bus ou 200 véhicules légers par jour.
L’électrolyseur implanté sur site est approvisionné à 100 % en électricité renouvelable et locale, issue du contrat d’approvisionnement en électricité verte liant le groupe Engie au parc photovoltaïque de Fanjeaux (Aude) et de barrages hydro-électriques des Pyrénées. La station permet de répondre à des usages de mobilité mais aussi industriels et logistiques.

Une station en zone aéroportuaire unique en Europe
Ce hub hydrogène développé par Engie Solutions l'AREC Occitanie et comprend une station équipée de deux bornes de distribution : en zone publique et côté tarmac, pour alimenter les véhicules légers et les bus à hydrogène effectuant le transport des passagers tant vers les avions que sur les parkings.
La station Hyport permet de recharger les tracteurs d’avions, les groupes électrogènes qui alimentent les avions en électricité lorsqu’ils sont sur les pistes, ou encore des camions et des cars.
Le site comprend également une zone d’export qui permet de valoriser les potentiels surplus d’hydrogène renouvelable, pour des usages événementiels (groupes électrogènes), pour décarboner des process industriels, ou encore pour produire de l’e-kérosène. Cette zone peut également servir pour l’import d’hydrogène lors d’éventuels pics de consommation.
L'État et l’Ademe ont financé l’écosystème hydrogène Hyport à hauteur de 5,2 M€, dont 1,90 M€ pour la partie production-distribution.
Stratégie nationale hydrogène
Dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné dotée de 7 Mds € pour la décennie 2020-2030 et complétée de 2 Mds € issus de crédits de France 2030, l’État investit massivement pour faire de la France un leader de l’hydrogène décarboné.
La France vise désormais un objectif de production de 6 gigawatts d'hydrogène jusqu'en 2030 et 10 en 2035, a indiqué la ministre de la Transition énergétique.
Agnès Pannier-Runacher inaugurait mardi près de Lyon une grande usine de piles à combustible lancée par Symbio (coentreprise de Michelin, Forvia et Stellantis), qui doit équiper des utilitaires et des bus.
Le soutien public important à cette industrie naissante de l'hydrogène, de neuf milliards d'euros jusqu'en 2030, doit permettre de "sécuriser sur 10 ans un prix de l’hydrogène décarboné compétitif avec l’hydrogène fossile", a lancé la ministre.
La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à "décarboner l’industrie", et ensuite aux mobilités lourdes, a indiqué Agnès Pannier-Runacher le 5 décembre. 500 kilomètres de canalisations pourront être déployées "à court terme" pour connecter les producteurs d’hydrogène, les utilisateurs, et infrastructures de stockage.
Cette stratégie hydrogène sera présentée au Parlement dans le cadre d'un projet de loi de souveraineté énergétique, en début d’année 2024.