Le projet EuroNantes porté par Nantes Métropole Aménagement avec l’urbaniste Gérard Pénot (Atelier Ruelle) entame son dernier tiers en majesté avec un nouveau lieu phare qui verra le jour en 2024 sur l’îlot Saupin ouest, à la confluence de l’Erdre et de la Loire, à la place d’une ancienne tribune du mythique stade Marcel-Saupin.
Cette opération est le fruit d’un appel à manifestation d’interêt lancé en juin 2018 par la métropole et remporté en février 2019 par le groupe immobilier Giboire avec une proposition audacieuse de bassin nordique couplé à une tour de logements de 17 étages doté d’un bar panoramique. Quelque 25 candidats avaient alors répondu et la proposition de Giboire avait séduit le jury face à un projet autour de la danse proposé par Cogedim Atlantique et un projet mixant logements, bureaux et activités ludiques porté par Crédit Agricole Immobilier. Dans la foulée, la métropole et le promoteur ont lancé un concours d’architecture remporté en janvier 2020 par Lina Ghotmeh (LG-A) devant Jean-Paul Viguier et Explorations Architecture.
Bassin nordique
La parcelle de 2 340 m2 a nécessité le déclassement de 108 m2 d’espaces publics pour permettre la réalisation du bassin nordique et améliorer sa proximité avec la Loire. Décidé en mai 2019, ce déclassement a été suivi – tardivement en raison des confinements liés au Covid-19 – par une enquête publique réalisée du 12 au 17 avril.
Sur cette parcelle, très bien située mais complexe, l’agence LG-A est venue implanter la tour au sud-ouest, l’accueil et les vestiaires de la piscine au nord et, entre les deux, de plain-pied et en plein air, le bassin et ses plages de circulation protégées par des parois vitrées et des coursives végétalisées. « Il est important que l’accès à la piscine se fasse au nord du site, sur le quai Malakoff, afin de créer un lien entre la tribune nord du stade Saupin et le bassin nordique » explique l’architecte Lina Ghotmeh. Il s’agira d’un bassin extérieur de 50 mètres avec six lignes d’eau, peu profond, chauffé et ouvert toute l’année. Le choix d’un bassin nordique va éviter la construction et le chauffage d’un bâtiment et devrait entraîner une économie de 40 % d’émission de CO2 par rapport à un bassin classique.

Le projet comprend 62 logements, cinq gîtes urbains, trois commerces en rez-de-chaussée, un bar sur le toit-terrasse et un bassin nordique de 50 mètres de long. © LG-A – Giboire
Rooftop et surtoit
L’immeuble se veut vertueux. « Il sera réalisé à 65 % en bois » a promis Geoffroy Petit, directeur du développement régional du groupe Giboire. « Nous visons les niveaux NF HQE Très performant, E3C2 et le niveau 1 du label biosourcé » résume l’architecte chargé du projet Arthur Gaudenz.
Nantes étant situé en zone sismique 3, sa structure sera en béton avec des façades en ossature bois (Pannobloc). « Nous avons privilégié du bois français et commencé à travailler avec le fabriquant Techniwood pour sécuriser l’approvisionnement » détaille Lina Ghotmeh. En habillage, la façade sera métallique avec des lames en aluminium anodisé dont les teintes, du cuivre au doré, se déclineront du plus sombre au plus clair jusqu’au sommet où la sous-face miroitante du surtoit rendra visible l’activité du rooftop.
Le permis de construire est en cours d’instruction et les consultations, avec un macrolot clos et couvert, commenceront à la rentrée en vue d’un démarrage des travaux en janvier 2022.