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Lot-et-Garonne : comment ce nouveau cimentier veut dynamiser le marché

Cem’In’Eu, nouvel acteur sur le marché de la fabrication de ciment, a inauguré mardi 23 octobre sa première usine de production. Dans le Lot-et-Garonne, Alienor Ciments est installée à l’embranchement d’une voie ferrée, visant à alimenter les professionnels du BTP sur 250 kilomètres alentours. La proximité est l’argument phare de ce nouveau cimentier qui se veut disruptif.

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« Nous sommes un acteur indépendant avec une vision de l’industrie centrée sur la proximité des marchés et sur la réduction de son empreinte écologique », résume Vincent Lefebvre, président fondateur en 2014 de la société Cement innovation in Europe (Cem’In’Eu), créée grâce à l’appui de la société de gestion Pergam et Cem 21. Chacune de ses implantations — cinq en France d’ici 2021 et deux à l’étranger — est déterminée par l’accès ferroviaire, fluvial ou les deux afin d’éradiquer le dernier kilomètre en camion.

A Tonneins Lot-et-Garonne, un investissement de 18 millions d’euros — c’est l’embranchement privé de la voie ferrée du site l’ancienne usine Seita, qu’a réinvesti Cem’In’Eu — qui a motivé le groupe. Ainsi, 1 200 tonnes de clinker européen arrivent par train du port de Bassens (Gironde) chaque semaine — une cadence qui passera à trois trains hebdomadaires à terme —, le gypse et le calcaire sont fournis par des entreprises locales.

Alienor Ciments a démarré la production de quatre gammes de ciment en juin — qui atteindra à terme les 240 000 tonnes — et la commercialisation fin septembre.

Automatisation et digitalisation

Au-delà d’une démarche qui se veut environnementale, le groupe mise sur la réduction de ses coûts logistiques pour apporter une offre concurrentielle grâce à l’automatisation de son usine pour le déchargement des trains, notamment, et le conditionnement des sacs de ciment. « Grâce à la digitalisation, nous optimisons les coûts », confirme Frank Dupont, cofondateur de l’entreprise et directeur général de Cem’In’EU.

Les deux cofondateurs, anciens éléments des groupes Lafarge et Holcim, estiment que le marché est aujourd’hui grippé en raison du monopole des grands groupes, qui, selon eux, suscitent la méfiance chez les professionnels. « Notre présence ne déstabilisera pas le marché ; mais il est nécessaire de créer cette offre concurrentielle, loin d’une gestion à grande échelle », estime Frank Dupont.

Cem’In’Eu cherche également à répondre aux besoins des professionnels en créant notamment des sacs étanches et recyclables en polyéthylène permettant de conserver le ciment ou en mettant à leur disposition une application pour commander leur ciment et se le faire livrer directement sur le chantier.

Revitalisation des territoires

L’usine de Tonneins est un concept qui va être dupliqué à Portes-lès-Valence (Drôme) pour le secteur Sud-Est début 2019, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) en 2020 pour desservir le Centre-Est (Auvergne-Rhône Alpes, Bourgogne-Franche Comté), puis à partir de 2021, à Ottmarsheim (Haut-Rhin) pour le Grand Est et le marché suisse, et Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) pour le Grand Ouest et l’Ile-de-France. « Nous avons créé un concept modulaire avec une structure simple, explique Vincent Lefèvre, qui s’adaptera en fonction des marchés et de la configuration des sites. L’objectif est de dupliquer cette usine. » Un investissement de 20 millions d’euros pour chacun des sites.

L’autre parti pris des dirigeants porte sur la revitalisation de zones industrielles. C’est le cas à Tonneins et notamment sur ce site, abandonné depuis 15 ans. « Cette zone était une friche industrielle, reconnaît le maire de la ville, Dante Rinaudo, et aujourd’hui, nous inaugurons la troisième usine dans le secteur », se réjouit-il. Vingt recrutements ont été réalisés et durant les pics d’activités, les effectifs monteront à 32 avec un chiffre d’affaires qui devrait osciller entre 28 et 30 millions d’euros.

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