A Antibes, le port Vauban se modernise en préservant son identité

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Projet d’ensemble à géométrie et enjeux variables portant aussi bien sur des bâtiments et des équipements techniques que sur les espaces publics et quais, la transformation des ports Vauban et Gallice à Antibes (Alpes-Maritimes) avance doucement mais sûrement.

Près de dix ans après avoir signé la délégation de service public jusqu’à fin 2045 et qui lui a confié leur exploitation avec comme obligation de réaliser 180 millions d’euros HT de travaux d’ici 2030-2031, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Nice Côte d’Azur en a réalisé la moitié.

Avec l’équipe de maîtrise d’œuvre conduite par l’Atelier d’architecture Philippe Prost, Stéphane Attali, directeur construction et travaux à la CCI Nice Côte d’Azur, peut aujourd’hui s’enorgueillir de premiers résultats concrets malgré les aléas liés à la hausse des coûts de construction consécutive à la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.

Porte d’entrée

L’un d’eux est la passerelle piétonne Saint-Jaume du port Vauban présentée aux élus et aux représentants de la CCI, ce 23 juillet. Mise en place à la mi-juillet, elle entrera en fonctionnement mi-août après la validation finale du bureau de contrôle.

Les deux éléments sur rail qui la composent se rejoindront et s’écarteront au gré du passage des convois exceptionnels nécessitant un tirant d’air plus important (semi-remorques portant un conteneur, camions-citernes les plus gros, etc.). L’ouvrage métallique permet, de surcroît, d’embellir ce qui constitue la porte d’entrée à la jetée du large et de reconnecter la vieille ville au quai des Milliardaires, requalifié et doté d’équipements modernes améliorant le confort des équipages.

Valeur symbolique

Intervention modeste à l’échelle du projet d’ensemble, la passerelle a une forte valeur symbolique. Du côté du large, une brèche avait été ouverte dans les remparts de la vieille Ville d’Antibes au XXe siècle pour donner accès au quai des Milliardaires. La continuité du cheminement, rompue suite à cette intervention, est aujourd’hui rétablie grâce à cette installation. Les promeneurs pourront bientôt déambuler sur la promenade aménagée sur le chemin de ronde des remparts, restaurés à cette occasion. « Les règles de Vigipirate nous ont conduits à fermer l’accès au quai des Milliardaires. Les promeneurs ne pouvaient donc plus y accéder et admirer de près les énormes yachts. Ils le pourront depuis la passerelle dès qu’elle sera totalement fonctionnelle », précise Stéphane Attali.

Cinq phases

Sur le port Gallice, la CCI a débuté la deuxième et dernière phase des travaux qui doivent s’achever dans un an. Sur celui de Vauban, le processus de transformation est plus long. La deuxième des cinq phases est terminée. Les études de conception viennent de débuter pour la troisième qui se concentrera sur le réaménagement des espaces extérieurs, notamment le jardin Simone-Veil, et la construction de cinq bâtiments au niveau de l’anse Saint-Roch située au fond du port.

Une étape importante sera la construction du parking souterrain devant la capitainerie. Longiligne (30 m sur 150 m) pour s’insérer le plus finement dans le site, l’ouvrage répondra au besoin de stationnement et permettra de respecter un des enjeux principaux du projet consistant à sortir les voitures et libérer les bords à quai pour les piétons et les plaisanciers.

« Nous écrivons une nouvelle page de l’histoire d’un port deux fois millénaires en essayant de conserver tout ce qui peut l’être, de s’inscrire dans cette histoire, de dialoguer avec elle. D’où le soin apporté à une restauration douce des remparts et l’ajout d’équipements et de signalisation améliorant la lisibilité et le confort des usagers qu’ils soient plaisanciers ou personnes d’équipage », résume l’architecte Philippe Prost, qui a développé une approche « qui s’inscrit dans la mémoire des lieux tout en cherchant à les projeter dans l’avenir ».