Promis par Emmanuel Macron, annoncé par Edouard Philippe lors de son discours de politique générale, le grand plan d'investissements de 50 milliards d'euros, mobilisés sur la durée du quinquennat, sera mis "au service d’actions à caractère non pérenne, en vue d’effets durables, mesurables à horizon de la fin de la mandature", a expliqué le Premier ministre mercredi 2 août dans une communication. Sa préfiguration fait l’objet d’une mission confiée Jean Pisani-Ferry, dont les conclusions "sont attendues au mois de septembre".
Le grand plan d’investissement financera des actions pour atteindre les priorités suivantes :
- le développement des compétences, pour faciliter l’accès à l’emploi (notamment pour les chômeurs de longue durée et les jeunes sans qualifications) ;
- l’accélération de la transition écologique ;
- la redéfinition de la politique de transport, "en insistant sur les nouveaux modes de mobilité" ;
- la stimulation de la montée en gamme des filières agricoles ;
- la transformation de l’action publique ;
- la modernisation du système de santé.
Ce plan s'appuiera sur le fameux "PIA", programme pour les investissements d’avenir, qui contribuera "à la valorisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, et stimulera l’innovation et la modernisation des entreprises", espère le Premier ministre.
Edouard Philippe a prévenu que "les allocations sectorielles des investissements seront indicatives et fongibles". "Elles seront définies en fonction des objectifs du plan, mais aussi de la maturité et de la qualité des projets qui seront présentés".
Calendrier
Il a ensuite expliqué le déroulement des opérations :
- Les ministres seront invités à sélectionner des investissements "dotés d’un caractère réellement transformant, dont ils porteront la mise en œuvre et qui contribueront à la stratégie de réforme qu’ils conduisent".
- Un pilotage au niveau du Premier ministre sera organisé pour évaluer les projets dès leur sélection et au cours de leur mise en œuvre. Le cas échéant, les financements seront réorientés "si la mise en œuvre des actions n’est pas conforme aux objectifs".
Enfin, Edouard Philippe a esquissé le calendrier de déploiement du plan : il sera intégré à la prochaine loi de programmation des finances publiques et montera en charge progressivement pendant le quinquennat. Il sera financé par des crédits budgétaires et par des instruments financiers innovants (fonds propres, prêts). De premières actions seront mises en œuvre dès 2018, dans le cadre de la loi de finances. "Les crédits ouverts seront clairement identifiés comme tels et feront l’objet d’un suivi et d’une évaluation spécifiques", a promis Edouard Philippe.
Une conférence de l’investissement sera organisée par le Premier ministre au mois de septembre avec tous les ministres et les partenaires du grand plan d’investissement, pour présenter ces orientations et les premières mesures phares mises en œuvre en 2018.