Le 14 décembre 1990, le conseil du district du Grand Caen se réunissait pour la première fois sous la présidence de son fondateur Jean-Marie Girault, maire de Caen de 1970 à 2001. Dix-huit communes composent cette première structure intercommunale qui deviendra communauté d’agglomération en 2002. Caen la Mer rassemble aujourd’hui 29 communes et quelque 220 000 habitants.
Si ces deux décennies ont vu de grandes réalisations, les difficultés n’ont pas manqué (Ouistreham, le port de Caen, fait toujours bande à part). « Le parcours de l’intercommunalité caennaise est loin d’être achevé », de l’avis de Philippe Duron, président de Caen la Mer depuis 2008. On pourrait même dire que tout commence, un premier grand projet d’agglomération venant tout juste d’être adopté. La construction d’une grande bibliothèque, l’aménagement de la presqu’île portuaire et du plateau nord autour du Ganil, la défense d’une LGV normande sont autant de dossiers qu’il va falloir mener à bien si Caen veut tenir sa place dans ce XXIe siècle. C’est pourquoi Philippe Duron a souhaité que ce 20e anniversaire soit l’occasion d’une réflexion sur l’avenir. Le 21 décembre, environ 300 personnes – élus, acteurs du tissu économique et habitants – ont ainsi débattu à l’université de Caen. Dans le contexte de la réforme des collectivités et du projet Grand Paris, il a été beaucoup question d’échelle et de « coopétition » entre territoires. Un Grand Paris séquanien ferait, en effet, définitivement voler en éclats l’idée d’une Normandie réunifiée. Le grand bassin de vie caennais n’aurait-il pas dès lors intérêt à se tourner vers l’ouest ? Invité d’honneur du colloque, Daniel Delaveau, maire de Rennes, président de Rennes Métropole et président de l’AdCF, s’est dit convaincu du bien-fondé d’un tel rapprochement. Sciences po Rennes vient d’ailleurs de valider l’ouverture d’antennes à Nantes et… à Caen.
