Rien de nouveau ou de révolutionnaire lors de ces premières assises nationales des risques naturels, qui ont réuni à Bordeaux les 19 et 20 janvier 2012 plus de 600 personnes, sauf la nécessité de mettre au premier plan l’humain, la confirmation de la création de l’observatoire national des risques naturels et la nécessité de traiter de manière spécifique le risque sur le littoral.
Rapporteur de l’atelier «Risques naturels et aménagement du territoire : comment concilier développement des territoires et prévention des risques», Philippe Masure, maire d’Albertville, a souligné la difficultés des élus et techniciens face «à l’incompatibilité entre les propositions des documents de planification et les plans de prévention des risques. Ce sont des documents qui tentent de figer l’usage des sols. Or, cela est incompatible avec le développement», a-t-il déclaré, préconisant cependant«une stratégie du territoire qui intègre le risque». «Décloisonnons les approches ou marions-les pour une gestion de projets alliant aménagement et risques naturels», a renchéri l’initiateur de la manifestation, Laurent Michel, directeur général de la prévention des risques au ministère de l’Ecologie, du développement durable, des Transports et du Logement.
Selon lui, en termes de règlementation, «les minimaux doivent être respectés, les plans communaux de sauvegarde doivent être faits. Tirons le meilleur rendement des outils», a-t-il insisté. De son côté, le député des Bouches du Rhône Christian Kert et président du conseil d’orientation, pour la prévention des risques naturels majeurs, a rappelé qu’«il faut donner du sens à nos actions et créer des liens dans la forêt des textes et le fatras des contraintes. Ces dernières pourraient être mieux comprises si elles étaient mieux expliquées».
La pédagogie de la prévention à tous les âges a été ainsi le thème récurrent de ces premières assises nationales. Les élus ont également réclamé un partage des connaissances et des savoirs, se satisfaisant à ce titre de la création de l’observatoire national des risques naturels. Mais ils veulent aussi clarifier et amplifier les responsabilités. «Les élus veulent être plus engagés. L’Etat reste bien seul dans la prise en compte des risques naturels. Or, il faut de la coconstruction», a ajouté Christian Kert.
Concernant les risques littoraux de submersion marine et d’érosion côtière, Christine Lair, déléguée générale de l’Association nationale des élus du littoral, a souligné «les limites du PAPI*pas assez adapté au risque marin car ne traite pas de l’érosion». La réponse passe par une «stratégie nationale et également par une intégration d’un volet maritime dans les Scot».