Une reprise progressive et hétérogène

Après trois ans de recul, l’activité TP devrait progresser de 2,5 % en valeur en 2011 (voir tableau), s’établissant ainsi à près de 40 milliards d’euros (41 milliards en 2008). « Cette reprise sera un peu chaotique et surtout très hétérogène », note Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Pour la première fois depuis trois ans, elle sera tirée par le secteur privé ( 4 %), en particulier les mises en chan tier de logements et le dégel de certains investissements dans l’industrie et le tertiaire. Mais elle proviendra aussi des communes, en vue des élections de 2014, et des grands opérateurs. 1,6 milliard sera ainsi injecté dans la régénération ferroviaire, 1,5 milliard par la RATP, sans oublier le démarrage des autoroutes A63 et A150 et les transports en commun (Lens, Grenoble…). En revanche, le calendrier des grands projets dérape et les chantiers ne démarreront probablement pas avant 2012. Les finances des régions et des départements sont mises sous pression par le gel des dotations d’Etat – même si les départements ont une soupape avec les droits de mutation ( 37 % sur un an). De son côté, l’Etat opère des coupes sombres dans ses dépenses (- 9 % prévus). Malgré la reprise globale de l’activité, les prix restent bas, ce qui n’est pas pour déplaire aux maîtres d’ouvrage. Outre les conséquences de cette situation à court terme sur la sécurité et la qualité des travaux, Patrick Bernasconi craint que la dégradation des conditions économiques se poursuive, obligeant les entreprises à comprimer les effectifs. C’est aussi pourquoi il plaide pour plus de visibilité après 2011. Ce que n’apporte pas, selon lui, pour l’instant le projet de Schéma national des infrastructures de transport (Snit).

Tableau : Prévisions d'activité 2011 par maître d'ouvrage