Le gouvernement a labellisé mardi 67 pôles de compétitivité - dont six "projets mondiaux" - qui bénéficieront de financements publics, avec l'objectif d'accroître le poids de la France en matière d'innovation. Plusieurs concernent directement le BTP.
Le Premier ministre Dominique de Villepin a déclaré mardi que les pôles de compétitivité inauguraient une "nouvelle stratégie industrielle", marquée du sceau de "l'ambition", et annoncé que de nouveaux appels à projets seraient lancés.
"Avec la création des pôles, nous franchissons une étape majeure de l'histoire industrielle de notre pays", a-t-il affirmé à l'issue d'un Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (Ciadt) qui a retenu 67 dossiers.
En doublant l'enveloppe initialement prévue à 1,5 milliard d'euros sur trois ans, le gouvernement a fait "le choix de l'ambition" avec "la volonté d'agir en faveur de la croissance", a-t-il ajouté. Ils bénéficieront d'exonérations fiscales et sociales (300 millions d'euros), de crédits d'intervention des ministères (400 M EUR) et de financements des agences publiques de recherche et d'innovation et de la Caisse des dépôts (800 M).
Ces pôles visent à mettre en réseau entreprises, centres de formation et unités de recherche publiques ou privées dans un esprit de synergie. Ils doivent constituer de véritables "écosystèmes de la croissance", selon Matignon.
Sur ces 67 pôles, six correspondent à des "projets mondiaux" (Lyonbiopôle, Aéronautique sur Bordeaux-Toulouse, Méditech en Ile-de-France notamment) et neuf à des "projets à vocation mondiale" (Industrie et agro-ressources en Champagne-Ardenne-Picardie, Chimie-environnement Lyon, Sea- énergie en Bretagne).
Les 52 autres ont davantage une vocation nationale ou régionale, comme le pôle Céramique en Limousin-Midi-Pyrénées-Centre, Plasturgie en Rhône-Alpes--France-Comté, Mobilité et Transports avancés en Poitou-Charentes ou Agronutrition en milieu rural à la Réunion.
Parmi ces derniers, le pôle génie civil ouest (Pays de Loire) rassemblera des laboratoires (CSTB, LCPC, ECM, CERAM, université) et des entreprises de BTP avec pour objectif de devenir le spécialiste dans les études des contraintes propres aux ouvrages de génie civil en situations complexes ou extrêmes. Plusieurs autres pôles s’intéressent aux énergies renouvelables comme ENRRDIS en Rhône-Alpes, Energie renouvelable bâtiment Industrie en Languedoc-Roussillon ou Energies non génératrice d'effets de serre en région Paca. Notons enfin qu’en Ile-de-France, Soletanche Bachy et Bouygues travailleront avec le CSTB, l’ENPC, l’ESIEE et l’institut francilien d’urbanisme au sein du pôle « ville et mobilité durable » dont les activités s’organisent autour de trois thèmes : la ville, son aménagement sa gestion ; l’habitat et la construction ; et la mobilité des personnes et des biens.
J-P Defawe