Un turbo dans le moteur de la reconversion

Friches -

Grâce au plan de relance, l'Etat élargit son intervention sur les délaissés urbains aux sites militaires, hospitaliers…

 

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Des logements sociaux et privés, des activités et un écomusée prendront place sur ce site de 17 000 m2.

Créé dans le cadre du plan de relance et doté de 300 M€, le fonds Friches ne se cantonne pas au foncier issu de l'industriel ; il est largement ouvert aux autres délaissés urbains, en particulier militaires, hospitaliers et commerciaux. Ce second ensemble se partage même la quasi- totalité du budget à distribuer sous forme d'appels à projets. Certes, les friches industrielles et minières ont bénéficié du démarrage opérationnel du fonds Friches, avec le lancement, le 9 novembre dernier, du premier des deux appels à projets programmé par l'Ademe jusqu'en 2022 pour un total de 40 M€. Mais en début d'année prochaine, les préfets embrayeront pour gérer l'enveloppe restante de 259 M€, après la finalisation des cahiers des charges des appels à projets régionaux dédiés au recyclage foncier des autres types de friches.

Au ministère de la Transition écologique, le comité de pilotage de ce fonds illustre la diversité des acteurs concernés : administrations centrales et agences d'Etat, agences d'urbanisme, établissements publics fonciers… Son président, Jean-Baptiste Butlen, rappelle la règle qui conditionne l'attribution des financements : « Malgré l'optimisation des moyens et des aides dont il dispose, le porteur de projet doit démontrer qu'il reste un déficit à combler.

Jean-Baptiste Butlen ne fixe aucun objectif chiffré : tout dépendra du nombre de candidatures et du montant octroyé pour chaque site. Mais, comparé aux 38,5 M€ débloqués entre 2010 et 2016 par l'Ademe pour ces fonciers, le fonds Friches permettra sans nul doute d'accélérer le processus. Enfin, l'assiette subventionnable dépasse cette fois-ci les travaux de dépollution pour y ajouter démolition, désamiantage et génie écologique.

Ingénierie d'Etat. Outre les 299 M€ accordés aux appels d'offres, le million d'euros restant sera consacré à l'ingénierie de l'Etat, via le Cerema, à travers trois outils : Cartofriches, UrbanVitaliz et UrbanSimul, créé en 2015. Après la diffusion d'une version test en juillet, la finalisation de Cartofriches interviendra au printemps 2021.

« Le porteur de projet doit démontrer qu'il reste un déficit à combler. » Jean-Baptiste Butlen, comité de pilotage du fonds Friches

« Cet inventaire national harmonisé s'appuiera largement sur des démarches locales à consolider », annonce Stéphane Lévêque, directeur de projets au Cerema. Chargée d'UrbanVitaliz dans ce même organisme, Perrine Rutkowski en résume le cahier des charges : « Un service numérique gratuit pour la mise en réseau des collectivités concernées en zone détendue. » Trois territoires pilotes désignés en octobre contribuent à la phase expérimentale : les Côtes d'Armor, l'Aveyron et la Somme.

Le Cerema organise aussi l'essaimage de l'outil d'évaluation du potentiel foncier UrbanSimul, testé en Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'Ademe ajoute un quatrième outil en libre accès, Bénéfriches, développé par le consortium Arcadis-Efficacity après des phases tests autour de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Forbach (Moselle), Sevran (Seine-Saint-Denis) et Lormont (Gironde). « Nous avons transposé à l'environnement l'analyse coût-bénéfice appliquée de longue date au monde des transports », résume Maximilien Piquant, responsable des études socio-économiques chez Arcadis.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires