Pour un Havrais, que représente la Seine ?
Il est vrai qu’au Havre, on voit davantage la mer. Mais notre économie et nos perspectives de développement s’inscrivent dans une stratégie d’ouverture de Paris vers la mer, où la Seine joue évidemment un rôle fondamental. Le projet ne concerne pas simplement Le Havre, Rouen ou la Haute-Normandie. C’est un projet d’intérêt national. Cette ouverture de Paris doit faire de l’axe Seine un système portuaire comparable à ceux d’Anvers et Rotterdam, afin que Paris soit à l’échelle de Londres ou Tokyo.
Quel avenir pour le commissaire général au développement de la vallée de la Seine, installé depuis mai 2011 ?
Je crois au rôle de l’Etat, en termes d’investissements, de coordination, d’engagements. Ce commissariat existe. Sera-t-il supprimé ? Peu de gens comprendraient qu’on le supprime, ce qui signifierait que l’Etat se désintéresse du sujet.
Ne semble-t-on pas loin aujourd’hui de l’idée d’un TGV Paris-Le Havre ?
Cette ligne nouvelle roulant à 250 km/h est faisable. La région Haute-Normandie est la seule en France dépourvue de lignes ferroviaires de qualité. Or le fret arrive en Normandie, et le volume des conteneurs débarqués à Port 2000 devrait tripler en dix ans. Si l’on veut développer une économie de flux, cette ligne libérerait des sillons pour le fret. Actuellement, la vitesse moyenne d’un convoi de marchandises entre Le Havre et Paris est de 6 km/h, et la part modale du fer est tombée à 5 %. C’est un échec considérable. Aujourd’hui, le jeu politique fait dire que des travaux à Rouen et dans le Mantois suffiront dans un premier temps. Mais si le projet n’est pas pris dans sa globalité, on raterait une opportunité historique. Tout renoncement serait synonyme d’absence de vision à long terme.
Où en est l’idée d’un pôle métropolitain de l’Estuaire ?
C’est une idée qui germe depuis dix ans au sein du comité des élus de l’Estuaire. Ce pôle, c’est plus de 500 000 habitants sur trois départements, avec des intérêts communs évidents en matière d’écologie industrielle, de transports, de tourisme… Je suis très favorable à ce projet d’EPCI. Nous nous réunissons en décembre, et j’espère annoncer des choses intéressantes.
