Comment concilier le trafic routier, et la pollution qu’il peut engendrer, avec les zones naturelles qu’il traverse. C’est le défi auquel s’est frottée la communauté d’agglomération de La Rochelle (Charente-Maritime) lorsqu’elle a percé l’avenue Simone-Veil, une nouvelle voie de 2 km de long destinée à désenclaver les entrées de La Rochelle et d’Aytré. « Cette route longe un marais récemment renaturé », insiste Roger Gervais, vice-président en charge des Voies d’intérêt communautaire au sein de l’agglomération.
Pour l’élu, une des priorités était donc de préserver le milieu en évitant que les hydrocarbures qui s’échappent des voitures ne finissent dans la nature. « Auparavant, nous faisions une buse qui emmenait les eaux de ruissellements dans des bassins. On voyait bien que la biodiversité avait du mal à survivre. Il fallait donc agir à la source ».

L’aquatextile de TenCate AquaVia dépollue les eaux de ruissellement en retenant 99 % des hydrocarbures et notamment les HAP, cancérigènes. © TenCate AquaVia
99 % des hydrocarbures biodégradés
La solution est venue de la découverte, lors d’un salon, de l’aquatextile de la société TenCate AquaVia. La jeune entreprise a consacré dix ans à la recherche et au développement d’un textile technique qui dépollue les eaux de ruissellement. « Il retient 99 % des hydrocarbures et notamment les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), cancérigènes », pointe Grégory Lucas, ingénieur d’affaires Nord-Ouest chez TenCate AquaVia.
Pour arriver à ce résultat, le produit met en œuvre un procédé naturel : « une fois enterré, il facilite l’organisation et le développement de la vie microbienne du sol. Les bactéries et champignons qui se développent biodégradent les particules d’hydrocarbures retenues dans les fibres. Et grâce à une structure bi-couche, l’aquatextile ne freine pas le passage de l’eau », explique Grégory Lucas qui assure que le matériau est « stable dans le sol et affiche une durée de vie de 50 à 70 ans ».
180 projets en France
L’agglomération a déposé, au fond de la noue, environ 2 100 m2 de textile. « Nous ne l’avons pas posé tout le long de la voie, mais sur un kilomètre, sur la partie la plus basse de la route », précise l’élu qui annonce que des prélèvements seront réalisés près des marais afin d’évaluer l’efficience de cette technologie. « Nous pourrons l’utiliser sur d’autres ouvrages, notamment dans des bassins de rétention des eaux pluviales ».
En effet, l’un des avantages de ce procédé, présenté comme étant unique sur le marché, est de pouvoir s’adapter à tous types de structures : chaussées, voiries, bassin d’infiltration, parking, etc. D’ailleurs, l’entreprise enregistre actuellement plus de 180 projets de chantiers en France dont le plus important a été la pose de 12 000 m2 d’aquatextile sur les parkings du village olympique des JO 2024. « Aujourd’hui, nous continuons d’améliorer notre procédé et travaillons à élargir son champ d’action aux autres micropolluants », conclut l’ingénieur d’affaires.

Les parkings du village olympique des JO 2024 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est le chantier le plus important parmi les 180 décrochés par TenCate AquaVia. © TenCate AquaVia