Rien ne destinait a priori cet énarque à devenir le « Monsieur ville » du groupe 3 F : après avoir travaillé sur le textile au ministère de l'Industrie, Emmanuel Droz a contrôlé pendant deux ans des entreprises publiques à la Cour des comptes. Directeur général des services du département des Hauts-de-Seine pendant cinq ans (1987-1992), il aborde ensuite les questions urbaines chez Bouygues où il négociera, entre autres, les accords avec Bernard Tapie.
Sa mission au sein du groupe 3 F comporte deux volets : le développement, d'une part, c'est-à-dire le rachat ou l'échange de patrimoine ou de sociétés ; la restructuration urbaine, d'autre part, l'objectif étant d'« adapter le parc ancien pour éviter qu'il soit décalé par rapport à la demande ». Les échanges de patrimoine permettent de rationaliser un parc éclaté entre plusieurs bailleurs. Toute la difficulté est de faire des opérations équilibrées. Pour le moment, le groupe travaille avec Logirep et la Scic. Pour le second volet de sa mission, Emmanuel Droz travaille sur une dizaine de sites de tailles variées (allant de 140 à 1 500 logements), tous situés en Ile-de-France.
Sa règle d'or : ne pas généraliser. « Chaque cas est un cas d'espèce. Nous devons éviter des traitements systématiques », explique-t-il en prônant le pragmatisme. « Il faut éviter la dégradation de l'image d'un quartier car elle est très difficilement réversible », et rendre le patrimoine attractif pour éviter que la clientèle ne s'en détourne. « C'est une question de survie pour les organismes. »
Sa méthode : « essayer de trouver une synthèse » entre tous les acteurs aux préoccupations diverses pour aboutir à un projet global. « Ces projets ont typiquement vocation à être intégrés dans la préparation des contrats de ville », estime-t-il. Mais « il faut prévoir, dans ces contrats de ville, les moyens humains du volet social » car, « si les habitants n'ont pas le sentiment qu'on a une gestion fine, quotidienne et active du projet social, ça va se dégrader à nouveau ».
PHOTO : La règle d'or d'Emmanuel Droz : ne pas généraliser.
