Implanté dans le quartier Ville-Port, à quelques encablures de la base sous-marine (un énorme blockhaus allemand de la Seconde Guerre mondiale), le théâtre de Saint-Nazaire prend place sur le site de l’ancienne gare d’Orléans. Inaugurée en 1867, elle accueillait alors les passagers fortunés des fastueux navires transatlantiques… Détruite par les alliés pendant la guerre, elle sera ensuite abandonnée. Les deux pavillons subsistants - sentinelles immuables qu’il était symboliquement inimaginable de démolir - ont été restaurés (en conservant les stigmates des bombardements) pour former le frontispice du nouvel équipement. L’impressionnant monolithe de béton blanc « puise sa matière et son langage dans son environnement », fait valoir Karine Herman. Les panneaux lisses de béton blanc (coulé en place) alternent avec des éléments préfabriqués en usine (à Tours), matricés et ajourés par endroits, aux motifs floraux librement inspirés de soieries du XVII siècle. Tous les éléments sont assemblés avec des joints creux de 1,5 cm maximum. A l’arrière du théâtre, les accès techniques à la salle (livraison des décors et du matériel via un quai de déchargement abrité sous les loges des artistes) s’enveloppent d’un bardage à claire-voie en bois de châtaignier.

