«Un gros creux à craindre au second semestre», Georges Metzger, président de GCM

Inquiétudes pour l’après-confinement et la reprise, pressions des salariés, manque de clarté du message des autorités concernant la fermeture des chantiers, les responsables de GCM et Lingenheld, deux entreprises régionales de travaux publics du Grand Est, font le point pour Le Moniteur.

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Si, comme ses collègues de la région Grand Est, Georges Metzger, président du GCM, pense déjà la reprise, il est très inquiet pour le second semestre 2020.

« On risque un gros creux d’activité au second semestre », craint Georges Metzger, président du GCM, groupe familial alsacien de travaux publics et recyclage (195 salariés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel).

« Pour l’instant, les appels d’offres continuent à parvenir, nous avons deux secrétaires en télétravail qui les réceptionnent, mais je pense que cela va s’arrêter bientôt. L’effet va s’en ressentir dans quelques mois et là-dessus, se greffe le report du second tour des municipales avec sa conséquence : l’absence de constitution des conseils municipaux des plus grandes villes et aussi et surtout, celle des intercommunalités, qui vont fonctionner sans commissions d’appels d’offres en attendant. Au cumul, le second semestre va être compliqué. On sert les fesses ! »

« Très forte pression » des salariés pour arrêter

Le dirigeant indique que les chantiers sont presque tous à l’arrêt, en fait, depuis déjà lundi — l’exception vient des travaux d’astreinte pour les réseaux d’eau — soit plusieurs heures avant l’allocution d’Emmanuel Macron.

« Certains maîtres d’ouvrage nous ont en effet écrit dès dimanche soir » qu’ils en décidaient ainsi, notamment sur les chantiers impliquant un désamiantage.

Georges Metzger ne cache pas non plus avoir agi sous l’effet d’une « très forte demande » des salariés d’arrêter, avec menace plus ou moins explicite d’exercer leur droit de retrait. « Il y a eu une certaine panique en fin de semaine dernière. Des salariés qui ont interpellé le Comité social et économique (CSE) pour dire que ce n’était pas normal » de continuer à travailler selon eux.

« De toute façon, il est clair que même nos baraquements de dernière génération ne mettent pas en situation de respect des règles qui ont été fixées… et on ne trouve plus de matière : les centrales à béton comme le négoce sont eux aussi à l’arrêt », souligne-t-il.

Des signaux « contradictoires » des maîtres d’ouvrage pour Lingenheld

Lingenheld, le confrère régional de GCM, note également la poursuite de la publication d’appels d’offres par les maîtres d’ouvrage… pour s’en étonner quelque peu : « On nous demande des réponses pour début avril, en somme dans le registre " la vie continue "… mais quand on rappelle pour demander les précisions, il n’y a personne », observe Stéphane Gartiser, directeur du pôle travaux publics du groupe familial de 520 salariés (175 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier).

« Sur l’arrêt des chantiers, les signaux sont encore contradictoires ce midi [de mercredi 18 mars, NDLR]. Si on veut qu’on continue, il faut alors nous équiper en masques de protection. Il faut que l’Etat clarifie vite les choses ». Lingenheld a en tout cas arrêté ses installations de production depuis mardi midi.

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