Entre le Sillon lorrain qui associe Thionville à Metz, Nancy et Epinal, et le réseau transfrontalier Tonicités auquel participent six villes françaises, luxembourgeoises et belge, comment se positionne la communauté Portes de France-Thionville vis-à-vis de ses grandes voisines, Metz et Luxembourg ?
Thionville joue un rôle d’articulation à la fois vers le nord de la Moselle et vers Metz, tout en conservant une existence qui lui est propre. L’agglomération se caractérise par sa dynamique commerciale, sa forte pression immobilière et une industrie encore présente. Avec 30 % de travailleurs frontaliers, elle joue un rôle de pivot entre le Luxembourg et la Moselle. Thionville abrite par ailleurs le siège de la Maison du Luxembourg, qui constitue un point central pour les travailleurs frontaliers en même temps qu’un lieu de relations bilatérales.
Comment définissez-vous les intérêts communs au G6, qui désigne, dans le bassin thionvillois, les présidents des six intercommunalités du nord-mosellan ?
La communauté d’agglomération s’est centrée, dès sa création en 2003, sur sa compétence économique. Les six partenaires sont unis par un pacte territorial dans différents domaines. La ZAC Cormontaigne, directement desservie par l’autoroute Nord-Sud et par la gare de Thionville, abrite l’IUT de Thionville-Yutz, dont nous sommes membres de plein exercice. L’établissement, qui décerne trois diplômes technologiques, intègre l’université de Lorraine en toute autonomie et nous soutenons la création d’un quatrième département. Tout aussi structurant pour le territoire, notre projet de grand équipement sportif, économique et culturel (Gesec) est prévu à la pointe de Cormontaigne, sur l’espace Meilbourg. Nous avons visité plusieurs équipements européens, dont l’Espace Arena à Trèves, pour doter l’agglomération thionvilloise de celui dont elle a besoin. L’espace devra pouvoir accueillir jusqu’à 4 000 visiteurs pour de grandes manifestations sportives tout en proposant des expositions économiques et des événements culturels. Nous avons par ailleurs annoncé, mi-décembre, le projet d’urbanisme commercial Oxylane sur Meilbourg à côté de Cormontaigne.
La zone d’activité de Metzange-Buchel n’a pas répondu aux espoirs qu’elle suscitait lors de sa création, voici une dizaine d’années. Durant cette même période, l’agglomération a vu apparaître de nouvelles friches industrielles. Quelle politique d’aménagement souhaitez-vous mettre en œuvre ?
Les gros efforts déployés pour ancrer l’activité logistique à Metzange ont rencontré un succès limité et nous comptons reconvertir le site vers l’artisanat et le tertiaire. La plate-forme d’Illange s’inscrit désormais dans le cadre d’un port lorrain multisite incluant Metz et Nancy-Frouard. La plate-forme logistique et industrielle trimodale devient à la fois transfrontalière et quadrimodale, puisque Luxair Cargo y a annoncé son intérêt. A Manom, nous avons reconverti les 20 000 m de l’ancien site Scholtès.
Comment résoudre les difficultés de circulation qui touchent chaque jour les 24 000 travailleurs frontaliers du bassin thionvillois ?
L’agglomération souffre d’un énorme déficit d’infrastructures. Le contournement ouest de Thionville est indispensable pour alléger les bouchons et nous poussons les feux pour créer une troisième voie sur l’A31 qui serait réservée aux transports en commun, à l’électromobilité et au covoiturage. Il faut aussi créer de nouvelles haltes ferroviaires de proximité à Yutz et à Fontoy. Le contournement d’Audun-le-Tiche, sous la maîtrise d’ouvrage départementale de la Moselle et de la Meurthe- et-Moselle, soulagera une partie du trafic d’ici à 2013.
