Un acte notarié irrégulier ne peut pas servir de titre exécutoire

Gestion et professions -

Trois prêts sont souscrits par actes notariés, en l’absence des emprunteurs qui avaient donné procuration pour la signature de ces actes à un notaire assistant travaillant dans l’étude rédactrice. Le prêteur impayé fait inscrire une hypothèque judiciaire sur les biens immobiliers des emprunteurs, en se fondant sur ces contrats authentiques. Les emprunteurs demandent mainlevée de cette inscription, demande accueillie par la cour d’appel. La banque forme un pourvoi, qui est rejeté par la Cour de cassation.

Réservé aux abonnés

Le fondement de cette décision est l’irrégularité de forme qui entache l’acte de prêt : les procurations octroyées par les emprunteurs, mentionnées dans le corps des actes, ne sont ni annexées à ceux-ci ni déposées aux rangs des minutes du notaire rédacteur, contrairement aux dispositions réglementaires applicables (). Dès lors, il résulte de l’ que ces actes ont la valeur d’écritures privées et ne peuvent pas servir de titre exécutoire permettant l’inscription d’une affectation hypothécaire.

Cette décision a fait l’objet d’un communiqué de la Cour de cassation car elle intervient, avec six autres arrêts du même jour, dans le cadre d’une affaire pénale en cours « mettant en cause, notamment, une société par l’intermédiaire de laquelle de nombreux particuliers ont été conduits à contracter des emprunts immobiliers, dans l’espoir, vite déçu, de voir leurs crédits compensés par des avantages fiscaux et des revenus locatifs ». La banque ne pourra faire inscrire de sûreté hypothécaire qu’après avoir obtenu une décision de justice constituant un titre exécutoire.

Référence :

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !