A l’écart de la ville, dans une zone artisanale ingrate, le centre d’hébergement Henri-Durand accueille, pour le compte de l’armée du Salut, des marginaux en quête de réinsertion sociale. « Le projet a été le lieu d’une réflexion d’ensemble sur l’échelle de l’intime, explique Hélène Fricout-Cassignol, architecte. Accompagner les résidents dans leur reconstruction personnelle et les aider à accomplir les gestes du quotidien passe par un plan évident et lisible. » D’où un bâtiment simple (chambres à l’étage, autres locaux en rez-de-chaussée), formé de deux ailes tournées vers le cœur de la parcelle, ainsi protégé de son environnement. « Le maître d’ouvrage était surtout focalisé sur le contrôle d’accès », poursuit l’architecte. D’où une cahute de surveillance à l’entrée et une « séquence d’accueil » formée par un sas et des bureaux. A l’intérieur, les espaces collectifs sont lumineux et colorés « pour en finir avec le beigeasse ! ». Côté chambres, le volume est blanc, avec quelques rehauts de couleur et une large baie vitrée incluse dans une façade en bois. « Il y a une sensation d’espace telle que le maître d’ouvrage a cru que nous avions outrepassé le cahier des charges ! », s’amuse l’architecte. Les difficultés ? « C’est moins simple qu’un banal immeuble de logements. On est plus proche d’un Ehpad, avec un empilement d’activités diverses (chambres, cuisine, réfectoire, buanderie, salle polyvalente, etc.). Mais l’architecture contemporaine doit s’emparer de tous les programmes », revendique Hélène Fricout-Cassignol. On ne la désavouera pas.


