Troyes Hôtel du département : une extension controversée

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Le conseil général de l’Aube a confié aux architectes rémois Thienot & Ballan, associés à leur confrère madrilène José Ignacio Linazasoro, la réalisation de l’extension de son siège, à Troyes. « Les Espagnols ont un rapport à la ville différent du nôtre, ils vivent davantage sur les places que nous », souligne Philippe Adnot, président du conseil général. Une approche qui peut s’avérer salutaire dans un dossier particulièrement épineux, puisque le permis de construire d’un premier projet architectural – pourtant validé à tous les niveaux – avait finalement été annulé par le tribunal administratif, suite à un recours déposé par une association de défense du vieux Troyes. Les juges avaient alors estimé que les volumes et les matériaux employés ne respectaient pas le règlement du secteur sauvegardé, où ce programme s’inscrit en partie. Un véritable cas d’école pour les urbanistes.

Pour éviter de retomber dans les mêmes ornières, le nouveau bâtiment adopte une échelle plus modeste. Il s’en tient aux proportions dues au centre-ville, entre les édifices publics et le tissu résidentiel.

Ni une icône, ni un pastiche

Mieux même, le parti pris architectural a été de s’inspirer du bâti Renaissance de la cité et, en particulier, de ses maisons à colombage avec un bâtiment à encorbellement de poutres en bois reposant sur un soubassement qui évoque les socles en pierre des anciennes constructions troyennes. Aussi, les architectes ont-ils adopté un profil bas. « Nous n’avons pas voulu faire une icône ni un pastiche, explique José Ignacio Linazasoro, mais un bâtiment qui se veut en un sens intemporel, préférant l’harmonie au contraste. » Simplicité, robustesse et sobriété sont les maîtres mots du projet.

Le choix des matériaux sera arrêté en fonction des recommandations de l’ABF : peut-être du béton blanc pour les soubassements, du zinc ou de l’ardoise pour la toiture. Une chose est sûre, en revanche, la lumière naturelle coulera à flot, notamment au rez-de-chaussée qui se veut « totalement transparent ».

Malgré toutes les précautions prises, le projet reste sous la menace d’un nouveau recours. L’association, qui avait obtenu gain de cause auprès de la justice, conteste le déclassement par la commune de la rue sur laquelle le conseil général souhaite édifier l’accueil commun au nouveau bâtiment et à l’aile ancienne de ses bureaux.

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