80% des trains supprimés les 3 et 4 avril, lors de la première des 18 périodes de grève programmées d'ici à fin juin à la SNCF. S'il est encore difficile de chiffrer précisément les conséquences, l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG) s'inquiète de l'impact que ces épisodes pourraient avoir sur l'approvisionnement en granulats.
"Deux jours de grève déstabilisent l'outil de production et l'approvisionnement des chantiers pour quatre jours en moyenne, du fait notamment de la replanification difficile, voire impossible, des sillons et de la remise en route du fret post grève", s'alarme l'UNPG. Selon ses calculs et en se basant sur une mobilisation aussi forte jusqu'à fin juin, 1 200 trains pourraient être supprimés au total, ce qui impliquerait la non-livraison par ce mode de 2 millions de tonnes de granulats.
Difficile massification du transport
Conséquence selon le syndicat : les clients pourraient chercher des solutions d'approvisionnement par la route. Avec une augmentation du trafic à la clé, évaluée à "150 000 trajets par camions en plus sur les routes". Alors que la recherche de solutions alternatives à la route est une préoccupation importante, le fret permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et représente désormais 13% du trafic des granulats en tonnes/kilomètres, soit 10 millions de tonnes par an.
Mais la profession s'inquiète de conditions de "massification du transport des matériaux" de plus en plus difficiles et du potentiel "abandon de la solution ferroviaire pour les chargeurs de matériaux". L'UNPG demande ainsi aux pouvoirs publics "la mise en place d'une feuille de route volontariste et réaliste à la hauteur de ses ambitions environnementales".