Une croissance de près de 14% en septembre sur un an, et même de 16% pour le 3e trimestre 2018. L’activité des travaux publics a été soutenue cet été, comme le confirme le bulletin de conjoncture de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), dévoilé ce 7 novembre.
Sur l’ensemble de l’année, la progression du montant des facturations est elle aussi soutenue : +12,2%. Et le mouvement pourrait continuer, puisqu’un tiers des entrepreneurs anticipent une hausse de l’activité au quatrième trimestre, 57% misant davantage sur une stabilisation.
Autre indicateur au vert : les prises de commandes ont nettement repris des couleurs à la rentrée. Sur le seul mois de septembre, elles ont ainsi connu un bond de 26% (vs septembre 2017). C’est 8,7% de plus sur l’ensemble du 3e trimestre. Plusieurs facteurs expliquent ces bons chiffres : des projets liés au Grand Paris express ont été attribués, les collectivités locales sont désormais clairement engagées dans un mouvement pré-électoral incitant à accélérer les réalisations, et le secteur privé est lui aussi dynamique.
Toujours de forts besoins de recrutement
Le rythme plus soutenu de réalisation des travaux a un impact sur le volume total d’heures travaillées. Il enregistre ainsi une hausse d’environ 4%, sur le mois de septembre comme sur le 3e trimestre.
Une évolution principalement tirée par les heures effectuées par les ouvriers permanents (+6,5% en septembre, +5,4% au 3e trimestre), dont les effectifs continuent d’ailleurs de progresser (+2,4% au 3e trimestre sur un an). A l’inverse, les heures intérimaires ont reculé de près de 10% depuis le début de l’année.
Tensions inflationnistes
En apparence, tout semble donc aller pour le mieux. Cependant la FNTP tient à alerter sur certains points. Ainsi, si les besoins de recrutement sont importants et que les embauches devraient se poursuivre d’ici à la fin de l’année, la fédération souligne que près d’un chef d’entreprise sur deux a été contraint de limiter son activité en octobre, faute de personnel.
Par ailleurs, la hausse des coûts de production et notamment du prix de l’énergie pèse fortement sur le secteur. Et cela ne devrait pas s’arranger en 2019 avec l’annonce de la suppression de l’utilisation du gazole non routier, inscrite dans le projet de loi de Finances. La mesure pourrait coûter 700 M€ aux travaux publics, soit 60% de la marge des entreprises estime la fédération.