C’est, pour quelque temps encore, LE problème de la Martinique : la concentration des activités sur l’agglomération génère des migrations quotidiennes infernales : l’unique axe autoroutier Lamentin - Fort-de-France absorbe près de 100 000 véhicules/ jour, un trafic en progression constante : 4 % par an. L’asphyxie est due en partie à l’absence d’organisation.
Deux méthodes radicales doivent pallier ce manque : d’une part, la Cacem vient de mettre en place son propre réseau de transport collectif public ; d’autre part, conseil régional, conseil général et communauté d’agglomération portent, au travers d’un syndicat mixte, l’ambitieux projet d’un transport collectif en site propre (TCSP). Le moyen de transport retenu est un tramway sur pneus ou un système routier guidé (SRG) circulant sur une voie réservée entre la Pointe Simon, à proximité des gares routière et maritime, et les quartiers de Mahault et Carrère à proximité de l’aéroport, au Lamentin : les deux sites vers lesquels convergent les Martiniquais avant d’emprunter la fameuse autoroute saturée.
Le tracé, 11,6 km dont un tronçon commun de 7,6 km avec l’autoroute, doit respecter le relief accentué et chercher des espaces vierges rares. Le TCSP transportera jusqu’à 3 200 passagers aux heures de pointe. 200 000 Martiniquais seront desservis et une économie de 30 minutes est prévue sur la durée de son trajet matinal. Son efficacité sera d’autant plus grande que des connexions sont prévues avec le réseau Mozaïk mis en place par la Cacem et que des parkings surveillés seront construits à Mahault et à Carrère pour faciliter l’usage du TSCP par la population résidant dans le sud et à l’est de l’île.
Le TCSP fait l’objet d’un dossier grand projet des Fonds européens qui sera présenté le 30 mars à la Commission européenne, un préfinancement de l’UE est prévu au taux de 36 % pour un coût global de 176 millions d’euros : 16 millions d’euros au kilomètre. L’exploitation revient à 3,96 euros/véhicule/km. Le TCSP devrait entrer en exploitation en 2010.