Le gouvernement, confronté à une situation budgétaire difficile, a lancé un audit sur les projets de liaisons ferroviaires, routières et fluviales, qui l'aidera à définir une politique générale du transport.
Le Conseil général des Ponts et Chaussées et l'Inspection générale des Finances ont été chargés de cet audit, qui devra être réalisé avant le 31 décembre prochain. Il établira "l'état précis des projets, leur faisabilité technique, le calendrier prévisible et leur coût pour l'Etat", a précisé le ministère.
Après la remise de cet audit, qui devrait servir à établir des priorités parmi les différents projets, et éventuellement à les rééchelonner, le gouvernement définira une politique générale du transport "dans le cadre européen".
Il proposera un débat au Parlement, nourri par une étude de la Datar (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale).
Le gouvernement justifie cet état des lieux par le besoin d'avoir une vision plus claire des investissements à effectuer ces prochaines années dans le domaine des transports.
Il a constaté qu'"un nombre important de projets de liaisons ferroviaires, routières ou fluviales ont été engagés, étudiés ou annoncés par le gouvernement précédent, sans que les financements nécessaires n'aient été garantis", selon le ministère des Transports.
Il est toutefois jugé "impératif" d'achever les projets déjà en cours de réalisation. Le gouvernement a ainsi réaffirmé son engagement envers le TGV Est, premier projet de ligne à grande vitesse comprenant la participation financière des collectivités locales. Un surcoût de 10% (300 M€ environ) a récemment été révélé pour cette liaison, prévue pour l'été 2007.
Le gouvernement "souhaite pouvoir faire le point sur les caractéristiques de chaque projet et les contraintes de financement, tant pour l'Etat que pour les collectivités locales et les autres partenaires", a précisé le ministère.
Les contrats de plan Etat-Régions, principal outil de programmation en matière d'aménagement du territoire, prévoient 22 milliards d'euros d'investissement dans les infrastructures de transport sur sept ans (2000 à 2006), dont 61% pour les routes, 33% pour le chemin de fer, et 6% pour les ports et les voies fluviales.
Le précédent gouvernement avait fondé sa politique de transport sur un rééquilibrage entre les différents modes, avec une priorité sur le ferroviaire et les transports collectifs.
Une des grandes annonces du précédent ministre des Transports Jean-Claude Gayssot avait été sa décision d'investir 18,3 mds € dans le ferroviaire en dix ans (jusqu'en 2010).
Parmi les grands projets figure la liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, prévue en 2012, qui doit aider à réduire le trafic des poids lourds dans la traversée des Alpes.
Dans le fluvial, le Secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, vient d'annoncer qu'il ne rouvrirait pas le dossier du canal Rhin-Rhône, véritable serpent de mer qui avait été abandonné par le gouvernement de Lionel Jospin.
Du côté des autoroutes, la réforme de 2001 qui a rendu le système français conforme aux règles de l'Union Européenne, fait que les nouveaux tronçons d'autoroutes ne peuvent plus être financés avec les péages perçus sur les sections en service. Leurs opérateurs, publics ou privés, peuvent obtenir des subventions de l'Etat et des collectivités locales.