En 2019, la révolution hyperloop commencera à devenir concrète pour Droux, petite ville du Limousin qui doit accueillir une piste d’essai de 3 km. Développée par la start-up Transpod, sa construction devrait démarrer dans les prochaines semaines, les premiers tests à grande vitesse sont prévus pour 2020. Le tout pour environ 21 M€.
Pour y parvenir, Transpod annonce ce 22 janvier l’expansion de ses opérations en France. Ce qui passe par le lancement de la filiale Transpod France, ainsi que par de nouveaux partenariats industriels avec de grands groupes, pour concrétiser le projet.
Une nouvelle filiale
Transpod avait, jusque-là, des bureaux à Toulouse. La filiale française prendra désormais ses quartiers à Limoges, et y lancera dans quelques jours ses activités de recherche et développement au plus près du terrain de la piste d’essai, qui fera l’objet de toute son attention. Les résultats obtenus sur cette piste de 3 km doivent permettre d’aboutir « à la construction d’un prototype opérationnel du véhicule Transpod », également assemblé à Limoges.
Sébastien Gendron, co-fondateur et P-DG (français) de Transpod, voit plusieurs bénéfices à l’implantation de son entreprise en France, « un pôle scientifique qui contribue à l’excellence technologique sur la scène mondiale. C'est également l’un des territoires les plus importants au monde pour le développement du transport à très grande vitesse, tel que le système TransPod ».
Cela fait tout juste un an que l’association Hyperloop Limoges l’a contacté, et le dossier a avancé rapidement. Car derrière l’idée de faciliter et promouvoir l’implantation de Transpod et de son centre d’essai, il y a la volonté de dynamiser l’économie du territoire de la Haute-Vienne, de le rendre attractif. « En ouvrant notre bureau à Limoges, nous amenons avec nous dans la région des innovateurs et des leaders industriels mondiaux, et renforçons les relations entre la France et le Canada, créant d’énormes opportunités de développement économique », reconnaît Sébastien Gendron.
De grands partenaires industriels
Les premiers investisseurs de Transpod étaient des industriels italiens. La start-up canadienne avait lancé une deuxième levée de fonds de 45 M€ l’an dernier, qui devait aussi permettre de séduire de nouveaux partenaires industriels pour l’aider à concevoir et construire sa piste d’essai. C’est ce 22 janvier que Transpod en a dévoilé les noms.
Parmi eux, le géant de la sidérurgie ArcelorMittal. Déjà fournisseur d’acier dans les domaines de l’automobile ou de la construction, l’industriel aidera Transpod à développer les nouveaux alliages pour son infrastructure. L’occasion de participer à l’émergence d’un concept d’avenir, estime Jean-Martin Van der Hoeven, directeur Marketing d’ArcelorMittal, global automotive & mobility solutions. « Il est de plus en plus évident que le développement d’hyperloop sera un élément indispensable des futurs concepts de mobilité. (…) Ces concepts de mobilité holistique contribueront fortement à une société future durable et socialement responsable », déclare-t-il.
Le groupe EDF fera aussi partie de l’aventure, pour concevoir l’infrastructure électrique de l’alimentation de la piste d’essai, ainsi que les sous-systèmes électriques permettant les tests à très grandes vitesse des véhicules de la start-up, indique un communiqué. « Innovation, transition énergétique, valorisation de nos territoires et dynamique Choose France, TransPod et EDF partagent pleinement l’ambition de ce projet », estime Gérard Teragnoli, directeur délégué EDF commerce pour les régions Centre-Val de Loire, Limousin et Poitou-Charentes.
Le dernier partenaire dévoilé est spécialisé dans la conception, la construction, la réhabilitation et l’entretien des réseaux, notamment d’eau. Il s’agit de la Sade. L’entreprise centenaire accompagnera Transpod dans la conception de l’infrastructure de sa piste d’essai. Une fois lancée, la construction de cette voie à l’échelle ½ devrait durer environ six mois.