«Le département est comptable de la bonne qualité de vie des habitants. Aussi, pour désembouteiller l'agglomération grenobloise et assurer le trafic entre le pays de Bièvre et le sud Grésivaudan, nous allons construire un tramway en site propre. » Pour André Vallini, président du conseil général de l'Isère, cette nouvelle infrastructure, qui représente un investissement de 420 millions d'euros, s'avère indispensable : la mise en place de ce tram-train, de même que les différents projets routiers et ferroviaires, ne suffiront pas, selon lui, à absorber le trafic.
La cluse de Voreppe, où la zone Centr'Alp devrait doubler ses 6 000 emplois actuels, voit passer 110 000 véhicules par jour, avec pour résultat un réseau routier engorgé. Compte tenu de l'augmentation de la démographie et de la croissance économique, les déplacements vont s'amplifier. Les axes routiers et autoroutiers vont arriver à saturation, d'autant que 90 % des déplacements s'effectuent en voiture particulière. Etant donné l'espace géographique restreint, moins de 100 m entre les montagnes par endroit, la mise en place de nouveaux services de transport entre Moirans et Grenoble s'imposait.
Le département de l'Isère a décidé de lancer les études d'Ysis, un tramway qui reliera Moirans à Grenoble, en partenariat avec la communauté d'agglomération du Pays voironnais), et le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l'agglomération grenobloise.
Ysis a pour vocation de constituer une véritable alternative à l'automobile entre le Voironnais et l'agglomération grenobloise. A terme, la ligne interurbaine devrait relier Crolles, dans le sud Grésivaudan, à Voiron, sur le modèle de la navette routière mise en place entre Crolles et Voiron, et qu'empruntent plus de 1 500 personnes par jour. Ce RER routier peut déjà emprunter la ligne d'arrêt d'urgence de la 2 2 voies et augmenter ses fréquences.
Dans un premier temps, la nouvelle ligne de tramway, longue de 18,5 km, desservira les communes situées au nord de Grenoble, passant par Voreppe et Moirans. Située dans le prolongement de la ligne B du tram de Grenoble, elle permettra de rejoindre le centre ville sans correspondance et d'alléger ainsi la ligne 3 du réseau de bus TAG, perpétuellement saturée aux heures de pointe, avec plus de 9 000 voyageurs par jour.
Le conseil général a opté pour la solution du tram. Plus de 150 rames par jour emprunteront la nouvelle ligne, pour un temps de parcours estimé entre 30 et 40 minutes. A ce stade des études, plusieurs scénarios sont ouverts : desserte urbaine classique (tram omnibus), desserte interurbaine (tram express) et toutes les variantes intermédiaires.
Il est envisagé, quand la technologie et la réglementation le permettront, de faire circuler les tramways sur les voies SNCF : le terminus d'Ysis, à Moirans, sera implanté au niveau de la gare ferroviaire. Les études opérationnelles et la phase de concertation sont lancées, les travaux devraient démarrer en 2006, pour une mise en service fin 2008.
Pour financer cet équipement, le conseil général de l'Isère, maître d'ouvrage, souscrira un emprunt spécifique sur vingt ans. Baptisé Emprunt tramway 2008, il pourrait financer une partie, voire la totalité du projet.
DESSIN : Compte tenu de la démographie et de la croissance économique, les déplacements vont s'amplifier, ce qui provoquera la saturation des axes routiers et autoroutiers (ici, image de synthèse du projet de tramway Ysis)