Bertrand Delanoë a inauguré, le 28 juin, l’exposition consacrée aux projets de la consultation « B3A Paris Bruneseau », lancée par la Semapa, aménageur de la ZAC Paris rive gauche (XIIIe arrondissement). Quatre équipes constituées d’investisseurs, promoteurs et architectes y ont répondu : Buelens avec Neutelings Riedijk Architects ; Ivanhoé Cambridge et Hines avec Ateliers Jean Nouvel ; The Carlyle Group et Bouygues Immobilier avec Atelier Elizabeth et Christian de Portzamparc et Tishman Speyer avec Arquitectonica
Le groupement lauréat - Ivanhoé Cambridge et Hines avec Ateliers Jean Nouvel-, désigné en avril dernier, est ainsi chargé de réaliser le premier immeuble de grande hauteur de la ZAC Paris Rive gauche. Implanté en bordure du faisceau ferré de la gare d’Austerlitz, entre le boulevard périphérique et le boulevard des Maréchaux, il se compose de deux tours, l’une culminant à 175 m, l’autre à 115 m. Il abritera principalement des bureaux (91 200 m2), un hôtel (7 737 m2), des activités (4 456 m2) et des commerces (1 832 m2) dont un restaurant panoramique. « Si la réalisation ressemble au projet choisi par le jury, alors nous serons face à un grand geste artistique. Nous aurons un vrai tableau », s’est enthousiasmé le maire de Paris, faisant notamment référence aux façades sud du duo de tours imaginées par Jean Nouvel qui refléteront le paysage ferroviaire.
Sa première adjointe, Anne Hidalgo, qui était membre du jury, a pour sa part indiqué qu’au-delà de la proposition architecturale de Jean Nouvel, la « solidité de l’équipe, notamment sur le plan financier, avait été un élément déterminant ». L’élue a aussi ajouté que désormais la Ville ne couvrira plus toutes les voies ferrées pour gagner de nouvelles emprises constructibles. « Jouer avec l’espace ferroviaire comme le fait Jean Nouvel , avec beaucoup de poésie, apporte de la nouveauté et de l’invention », a-t-elle remarqué.
Le maire de Paris a tenu à féliciter les architectes des autres équipes. « Nous avons beaucoup de chance que vous soyez motivés. Vos propositions vont nous aider à nourrir les étapes suivantes ». Suite à cette consultation, la municipalité a en effet décidé d’approfondir le thème de la mixité bureaux-logements dans les IGH. La question a été soulevée par Christian de Portzamparc qui a introduit des logements dans son projet alors que le cahier des charges le ne prévoyait pas. « Nous allons pouvoir désormais débattre de la mixité dans les tours. Ce n’est plus un sujet tabou. Cette consultation nous a fait progresser sur ce point », a conclu Anne Hidalgo.
Le projet lauréat « Duo »

Equipe Ivanhoé Cambridge-Hines-Jean Nouvel
Deux bâtiments forment le projet. Le plus haut (175 m) s’incline doublement : vers l’axe de l’avenue de France et vers le périphérique. Ce déhanchement le rend visible dans la perspective de l’avenue de France tout en laissant largement ouverte la vue vers Ivry. Il est également l’occasion de renvoyer par des jeux de façades le reflet des voies ferrées et de leurs mouvements. Le second bâtiment, plus bas (115 m), assure une transition avec les immeubles en vis-à-vis. Depuis sa base, il s’écarte de la première tour par des retraits successifs qui forment autant de terrasses arborées. L’écart ainsi obtenu qui augmente à la façon d’un « V » permet de laisser passer la lumière vers l’hôtel industriel Berliet (conçu par Dominique Perrault).
Le projet « Le Cinq »

Equipe Buelens-Neutelings Riedijk Architects
Le projet (180 m) se subdivise en cinq volumes autonomes de la forme d’un octogone étiré à la dimension du terrain, qui se superposent, accrochés à deux noyaux regroupant les gaines et les circulations verticales. Les volumes sont écartés les uns des autres pour laisser la lumière traverser la silhouette générale et éclairer, en partie centrale de chacun, un patio.
Le projet « Les Portes de France »

The Carlyle Group-Bouygues Immobilier-atelier Elizabeth & Christian de Portzamparc
Le projet se développe sur deux bâtiments distincts positionnés en quinconce de sorte qu’ils bénéficient tous deux d’une visibilité depuis l’avenue de France et le boulevard périphérique. Depuis leur base étirée dans le sens de la parcelle, ils s’élancent côte à côte selon deux silhouettes faites de courbes et de plissements formant des « coques » blanches de 180 et 160 m de haut, échancrées en partie supérieure. Les échancrures accueillent une architecture d’étagements et de terrasses plantées.
Le projet « Scienta »

Tishman Speyer-Arquitectonica
Le projet associe deux démarches : la décomposition du programme en volumes qui se superposent ou se juxtaposent et caractérisent ainsi la silhouette générale ; puis la mise en place de jeux de façades qui à partir d’une même tonalité se déclinent suivant les orientations ou les fonctions. L’ensemble se compose de deux bâtiments distincts : côté boulevard Jean Simon, les volumes s’élèvent jusqu’à 180 m réunis par une faille verticale ; le second bâtiment (100 m) est adossé au boulevard périphérique.